Navimodélisme RC - Webzine de modélisme naval radiocommandé

jeudi 25 avril 2024

Accueil Modèles et Kits Voile radiocommandée Vapeur Plans et documentation Radio et équipement moteur Techniques de construction Nouvelles et revue de presse Galerie de photos
  Contact  |  Liens  |  Agenda  |  Plan du site  |  Groupe de discussion  

Superstructures

Détaillez vos passerelles !

Thierry Jorissens

Un bateau, quel qu’il soit, comporte systématiquement deux ensembles : la coque et la passerelle. Mais puisque seule la coque est visible au premier coup d’œil et que le poids en hauteur est un ennemi pour la stabilité de nos modèles, il arrive que l’on fasse l’impasse sur l’intérieur de la passerelle, et que seul l’extérieur (la superstructure) est détaillé.
On se donne en plus bonne conscience en se disant que de toutes façons, en navigation, on ne voit plus du tout l’intérieur ...

Pourtant, en expo, il en est tout autrement : si les visiteurs regardent naturellement l’extérieur des bateaux, ils cherchent souvent à "voir à travers les vitres" si les intérieurs sont représentés.
Et si l’on peut "ouvrir" le modèle pour leur montrer la passerelle, ils s’extasient sur les détails qu’ils peuvent y découvrir ! Alors pourquoi ne pas prendre plaisir à fabriquer tous ces détails ?... pour soi d’abord, ... et pour attirer le regard des autres, adultes et surtout enfants, avec le secret espoir de donner envie à certains d’entre eux de reprendre le flambeau et de faire la même chose !

C’est pour cette raison qu’en expo je privilégie un stand "ouvert" non protégé par une barrière qui empêche les spectateurs d’approcher à moins d’un mètre !
Un stand qui permette aux badauds de détailler à loisir "en se collant le nez à la maquette" !
Bien sûr, il y a toujours dans ce cas le risque d’un peu de casse mais jamais rien d’irréparable ! Et après tout ce ne sont finalement que des petits bateaux en bois, plastique ou carton, ce ne sont pas des yachts à 30 millions d’euros !
En tous cas, personnellement, je ne me prends jamais la tête pour une pièce cassée par un enfant (ou même un adulte !) : je suis bien plus récompensé par son regard pétillant quand il peut "regarder de vraiment tout près"...


Comment s’y prendre ?

Il existe sur internet des milliers de photos d’intérieurs de passerelles de tous les types de bateaux imaginables. Mais on se demande parfois comment représenter un appareil, un instrument ou un accessoire. Beaucoup d’articles présentent une façon de construire de tels détails, sur Navimodélisme ou ailleurs, il suffit de chercher un petit peu... Je vous propose quelques photos des passerelles ou des intérieurs de mes propres modèles, avec quelques indications sur la réalisation des détails.

Cette passerelle de Springer est particulièrement simple. La barre à roue est réalisée à partir de cure-dents, d’un rondin et d’un anneau de bois. Les écrans sont de simples carrés de bois sur lesquelles une photo venant d’un site de constructeur a été collée. L’horloge est construite selon le même principe, de même que le GPS ou le radar. Les cadrans de bord proviennent du catalogue Cap-Maquettes.

Une astuce pour le collage des vitres :
n’utilisez jamais de la cyano, les vitres deviendraient inévitablement blanchâtres car les vapeurs de cyano vont à coup sûr ternir le plastique transparent. Utilisez exclusivement de la colle à bois (blanche), ou nettement mieux : de la "Kristal Klear" qui est une colle vraiment exceptionnelle pouvant coller en outre tous les petits accessoires, même sur la peinture ou le vernis.


Pour une "vedette open", on n’a pas le choix : l’intérieur doit être représenté !
Pour ce Riva Junior, les cadrans, volant et manettes proviennent du commerce, mais ils ont été améliorés par un rétro-éclairage avec quelques LED "smc". Le tableau de bord est sculpté en balsa, de même que les bourrelets latéraux, le siège et le couvre-capote, entièrement en balsa. Un petit fil de soudure souligne le tableau de bord et donne une touche de finition. La radio est un simple morceau de papier Canson noir et ses boutons sont débités dans un rond de styrène.


Sur cet autre springer, la roue provient du commerce. On reconnait les mêmes cadrans de bord que le springer ci-avant et le coupe-circuit rouge est un assemblage de morceaux de plastique de différentes couleurs. Les manettes des moteurs sont des épingles à boule et un petit morceau de balsa, la boussole est en carton peint en alu pour le "socle" et en blister de médicament pour le "hublot", avec une photo de rose des vents mise l’échelle. Les compteurs sont des tranches d’un tube d’aluminium à l’intérieur desquelles j’ai collé une photo.


Ici on est au 1/15e, on peut mieux détailler...
On reconnait toujours les mêmes cadrans de bord, agrémentés ici de deux rangées d’interrupteurs (du fil de fer très fin), de quelques témoins lumineux (LED de 1,8mm) et d’une liseuse (avec deux mini-LED "smc"). L’écran de droite est encore une fois fabriqué avec un carré de bois et une photo, mais celui de gauche est en carton et contient une LED. Son écran est une simple feuille de papier blanc ordinaire imprimée à la jet d’encre, ce qui produit un effet réaliste quand la LED s’allume (ce ne serait pas le cas si la photo était imprimée sur du plastique transparent).
Les petits instruments de bord sont aussi en bois avec une photo, et deux petites rondelles de styrène simulent les molettes de réglage d’inclinaison. Le câblage à cette échelle doit être représenté, jusqu’aux prises électriques... en styrène (les câbles sont de vrais fils électriques). Une carte pliée (photo d’internet) et quelques feuillets (un vrai texte quelconque imprimé en réduction sur 2 cm) achèvent la décoration. Petit plus : une bouteille d’Instanet sculptée en pâte Fimo est disposée dans le "vide-poches" contre la vitre, à droite...


Encore une autre vedette : un WS45. Les écrans proviennent d’un site de fabricant, collés sur des morceaux de styrène entourés d’une fine bande d’aluminium autocollant ; l’ordinateur est toujours ce carré de bois sur lequel une photo est collée. Les interrupteurs sont de simples morceaux de papier noir, les manettes sont des épingles à boule piquées sur un petit morceau de balsa taillé et peint puis garni d’une petite bande d’aluminium de cuisine.


Détaillage excessif ?

Au 1/15e, si l’espace dans la passerelle le permet (selon la taille du bateau), le détaillage peut être poussé à l’extrême avec une multitude de détails qui fourmillent à chaque cm², au risque d’en faire même un peu trop... un peu comme dans un vrai bateau ! Les photos ci-dessous illustrent cette confession...

Voici l’intérieur (en construction) de la passerelle d’un Towboat de 15 m. C’est un pousseur de barges américain, ce qui explique la présence des deux "steering levers", les grands joystick qui commandent les gouvernails, plutôt que la barre à roue traditionnelle. Ce type de pousseur reste une à deux semaines sur les rivières avant de rentrer à son port d’attache, et comporte souvent un espace de vie (cuisine, espace détente, couchettes, ...).
Sur la maquette, ce tableau de bord fait 18 cm de large et 7 cm de haut (il est composé de plus de cinquante pièces de ctp de 1 mm !) ce qui offre de la place pour y installer plusieurs dizaines d’accessoires, la plupart étant systématiquement composés d’un morceau de bois ou de carton et d’une photo provenant d’internet mise à l’échelle.
Explorons cette débauche d’accessoires, parfois anachroniques, je l’avoue !

Sur l’extrême gauche et droite, les grands casiers permettent de stocker des fardes à anneaux, pour divers documents. Les fardes sont en papier coloré, les feuillets sont représentés par un petit morceau de carton plume de 3 mm. Collage à la KK (Kristal Klear), comme la totalité des accessoires, appareils ou instruments de bord décrits ci-dessous !

Dans ces casiers, de bas en haut, une réserve de papier (carton plume), des cartes (photos trouvées sur internet, imprimées en réduction et pliées), des paquets et lettres à déposer dans diverses destinations en cours de route (morceau de bois entouré de papier gris et d’une ficelle), et l’ordinateur du "Boatracs" (un simple morceau de bois), avec tous ses fils (vers l’écran, le clavier, la souris, et la prise de courant sous la tableau de bord). Les portes (non fonctionnelles) de l’armoire à droite sont en bois de 0,4mm et les poignées sont des rondelles de styrène.

Il faut copier la réalité !

Le fax est en papier beige avec une photo et un brin de fil électrique multibrins comme guide du papier. La radio est un bloc de bois avec une photo, son antenne est un morceau de fil de fer et le bouton de syntonisation une rondelle de styrène. La souris est en balsa sculpté.
Les jumelles sont un assemblage de rondins de bois, les oculaires sont des morceaux de styrène transparent coupés à l’emporte-pièce. Le téléphone, le clavier du "Boatracs" et le GSM sont des photos collées sur un morceau de carton, avec un fil électrique là où il faut.
La radio sur la paroi verticale provient de Cap-Maquettes (mais retaillée ; la chute est utilisée plus loin...), le fil du combiné est réalisé en enroulant un fin fil électrique sur un rond de laiton de 1 mm. _ L’écran plat du "Boatracs", fonctionnel, est composé d’une LED et d’un morceau de styrène transparent. Sa réalisation est détaillée ICI. On voit aussi les "river charts", les cartes des rivières, identiques aux fardes : du papier coloré, lettré à l’ordinateur, et un bloc de carton mousse.

Le tableau de bord est de nouveau réalisé à partir des cadrans de bord de Cap-Maquettes, mais améliorés avec quelques micro-LED (1,8mm) comme lampes-témoins. Les autres pièces sont en carton peint, les joysticks en fil de fer, les manettes des moteurs en fil laiton peint, terminés par de la gaine thermo noire et enfichés dans un petit morceau de balsa sculpté.
Chacune des deux commandes des gouvernails (steering levers) est une tige filetée recouverte d’un tube alu (la poignée est de la gaine thermo noire), vissée dans une bague d’arrêt elle-même montée sur un tube dont l’autre extrémité est solidaire de l’axe d’un servo (via la pièce en laiton équipée de deux vis composant les "raccords sucre") dissimulé derrière le tableau de bord.
Il y a donc un servo par barre de commande, ces deux commandes sont par conséquent fonctionnelles, et se déplacent de gauche à droite en même temps que les gouvernails, le servo commandant ces derniers étant couplé aux deux servos des barres de commande du tableau de bord.

L’envers du décor

L’envers du décor du tableau de bord montre les deux servos de barre, et le principe retenu pour les micro-6 LED des lampes-témoins : deux petits générateurs de courant fournissent chacun un courant stabilisé de 10mA aux 3 LED qui y sont connectées en parallèle. Le connecteur (informatique - une prise RJ45) regroupe donc 7 fils : 2 pour l’ensemble des ordinateurs, 2 pour les six lampes témoins et 3 pour les deux servos de barre en parallèle).


Des détails, toujours plus de détails !

A la droite du pilote, on trouve le grand écran radar, celui du CEACT (Channel EIS and Course Trajectory) avec l’ordinateur idoine juste en dessous, dans le premier casier, et un autre écran radar plus ancien. Ces trois écrans sont fonctionnels selon le principe décrit ci-dessus. Les claviers sont des photos collées sur un morceau de carton, la souris est sculptée en balsa.
Quelques livres (en papier) agrémentent un des casiers, ainsi que ce qui pourrait représenter une bouteille Thermos et la boîte de rangement des jumelles dans le casier inférieur, en réalité une chute de corde à piano et le petit morceau enlevé de la radio dont question plus haut, que j’ai collés là, plutôt que les jeter à la poubelle !... Un aide-mémoire (du commerce) avec son crayon (cure-dent taillé) complète ce côté.

A droite du tableau de bord se trouve encore une série d’instruments : un "swing meter" (en vert : un simple morceau de bois avec un cadran en papier), un GPS (l’appareil vertical : une photo sur un morceau de carton et un "cache" en papier Canson), un "fathometer" (sondeur ultrasonique, l’appareil horizontal : photo et bloc de balsa sculpté, pied en papier), un lecteur de CD (sous le fathometer) et ses boitiers de CD (deux carrés de plexi), ou encore le micro wireless sur son flexible (au dessus du swing meter : photo collée sur un morceau de carton).
Tous ces instruments comportent 1 ou 2 fils (factices) à l’arrière, plongeant sous la planche du tableau de bord. On voit encore une télécommande pour le lecteur CD, il s’agit d’une photo collée sur du carton... J’ai en outre hésité entre une canette de bière ou une bouteille de Tonic (du commerce), mais je n’ai pas oublié le "New-York Times", négligemment jeté au bord de la planche de bord (photo trouvée sur Internet)...

Tout en arrière du meuble du tableau de bord se trouvent encore deux grands casiers de rangements. On y trouve dans ce cas-ci par exemple divers produits dont un flacon d’Instanet (du commerce), des chiffons (papier WC chiffonné), et divers autres bibelots... en fait n’importe quoi : il suffit d’un peu d’imagination pour leur donner un nom !

Voilà ce que donne ce tableau de bord le soir, c’est assez réaliste il me semble...

N’oubliez pas le plafond !

Si la cabine est très détaillée, le plafond ne peut pas être négligé !
Ici, on voit trois lampes fonctionnelles (Graupner), le moniteur de la machinerie (photo, support en carton) et l’intercom intérieur (photo et balsa) (gros plan en médaillon), la manette de la corne de brume (fil électrique mis en forme), les haut-parleurs stéréo (bloc de bois et morceau de vraie grille de mini haut-parleur !), etc...
Sur la paroi du fond on voit, à côté du meuble en bois, une armoire électrique (en carte plastique et fils électriques), un baromètre et une horloge (Cap-Maquettes), un calendrier, ...