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mardi 19 mars 2024

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Amphicar

Amphicar : carrosserie (première partie)

Thierry Jorissens

Le pare-brise de l’Amphicar ne sera posé que bien plus tard, mais la fixation de son entourage doit être prévue à cette étape. Cette partie risque d’être trop fragile si son intégration à la caisse n’est pas correctement étudiée, et tout comme dans la vraie, il faut inclure sa structure à celle de la caisse elle-même.
Après diverses études de fixation, j’ai retenu ce principe : l’épaisseur de l’entourage du pare-brise devant faire de l’ordre de 7 à 10 mm selon les endroits une fois terminé, je l’ai conçu comme un "sandwich" de plusieurs couches. Les montants latéraux sont structurels, la partie supérieure horizontale n’est pour ainsi dire qu’un simple renfort. La couche centrale du sandwich des montants, celle qui supportera les couches de finitions intérieure et extérieure, est en CTP de 6 mm 12 plis, particulièrement résistant.
Fabriquée d’une seule pièce, sa forme est particulière et sa base est ce que l’on pourrait appeler le pied du montant latéral, pied prévu pour s’enficher dans des glissières collées contre l’intérieur des côtés au niveau de la structure du tableau de bord, et venant en butée sur la partie supérieure de la carrosserie, là où celle-ci est très arrondie, au niveau des vitres latérales.
La découpe de cette partie centrale du montant latéral, et l’inclinaison des glissières, sont telles que cette structure devient la pièce maitresse du pare-brise : elle donne non seulement l’inclinaison de celui-ci, mais apporte la solidité nécessaire à l’entourage du pare-brise. Cependant, pour éviter de la casse lors des manipulations de l’Amphicar lors de la construction de sa carrosserie, ces montants sont préparés et ajustés maintenant, mais ne seront collés dans les glissières que plus tard, avant peinture.
Encore une fois, on voit que la construction doit être vue comme un ensemble...

Ces photos de vraies Amphicar montre l’importance des montants de pare-brise, qui font partie du "squelette" de la voiture.
Leur construction doit être très solide !

La partie principale des montants en CTP 6 mm. Ils sont positionnés grâce à un gabarit en carton reprenant l’inclinaison du pare-brise (voir médaillon).
Des glissières sont collées contre les côtés pour enserrer les pieds de montants.

Gros plan sur les glissières (inclinées du même angle que le pare-brise). Le pied qui s’y engage est vertical comme les côtés, mais le montant en lui-même est incliné vers le centre de la voiture.

Cette vue où les montants de pare-brise et le tableau de bord sont présentés pour vérification, montre pourquoi il fallait laisser un espace entre les côtés et la structure du tableau de bord...

La carrosserie

Le profil des côtés de l’Amphicar est très arrondi sur le dessus, puis presque vertical sur la moitié de la hauteur, et enfin légèrement bombé et incliné vers le centre de la voiture sur la moitié inférieure. En outre, une coupe du bas de caisse montre la forme triangulaire de ce dernier.
Pour respecter cela, plusieurs "couples" sont collés contre les côtés (totalement verticaux, eux) exactement à la manière des couples d’un bateau sur lesquels on fixe les bordés. Les panneaux de carrosserie y seront collés un à un. Le bas de caisse sera un profilé de bois triangulaire.

Cette photo d’une vraie Amphicar en cours de restauration montre bien son profil, y compris celui du bas de caisse.

En effet, la carrosserie n’est évidemment pas "développable", ses formes sont beaucoup trop complexes et arrondies, particulièrement à l’avant. Il y a donc une multitude de panneaux, dont les jonctions devront être enduites. Pour leur réalisation, j’ai au moins trois fois plus de gabarits en carton pour ajuster chaque panneau, que de pièces de bois constituant les panneaux finaux !
-   La carrosserie de la partie avant (du passage de roues inclus à la pointe de l’avant) est composée de 6 panneaux en CTP 0,4 mm plus le coffre en CTP 1 mm ;
-   Toute la partie centrale et la partie arrière sous la baguette de protection sont composées de 2 panneaux en CTP 0,4 mm ;
-   La partie arrière au-dessus de la baguette de protection est réalisée dans 2 blocs de balsa poncés en forme, plus le coffre arrière en CTP 2 mm et les deux ailerons en CTP 0,8 mm.

Les premiers couples sont placés au niveau de l’aile avant.
La baguette de bois horizontale sert de point d’appui aux deux panneaux qui recouvriront cet endroit. Leur jonction sera enduite mais elle sera masquée par la baguette de protection latérale lors des finitions.
Le passage de roue est déjà mis en forme.

Suite des couples sur les côtés. Le couple au niveau du pare-brise est doublé car il y aura une jonction de panneau à cet endroit.
Les passages de roues sont reliés par une baguette (3 x 15 mm) qui délimite le bas de la carrosserie. Cette pièce est collée contre le côté à 12 mm du fond du châssis. Cela crée un espace de 12 x 15 mm dans lequel sera collé le bas de caisse, un profilé triangulaire de 12 x 10 mm.

Tous les couples sont maintenant collés.
On remarque les couples à l’intérieur du coffre, pour le galbe des panneaux d’ailes avant qui ont une forme de demi-rond tout à l’avant.
La pointe de la face avant, définitive, est protégée par un mousse pendant toute la suite de la construction.

A l’arrière, la largeur de la carrosserie se rétrécissant, un panneau de bois est impossible la forme n’étant pas développable.
Dans ce grand espace entre la voûte du phare arrière (qui est une pièce de carrosserie définitive) et l’avant du passage de roues, ce ne sera pas un panneau mais un bloc de balsa poncé en place.
En dessous de la baguette horizontale, ce sera par contre un panneau.
La jonction sera masquée par la baguette de protection latérale lors des finitions.

Les deux pièces extérieures sont celles qui termineront l’arrondi de l’aile côté coffre.
Les pièces intérieures sont les profilés qui y seront collés et qui aideront à l’étanchéité avec d’autres systèmes, que je décrirai dans le prochain article.

Une autre série de profilés sont installés sous le coffre avant, pour donner les divers galbes des panneaux de cet endroit.
On voit au bas de l’image, un gabarit en carton installé pour définir la forme du premier panneau de carrosserie.

Premier panneau de carrosserie installé !
En CTP 0,4 bien mouillé pour permettre sa mise en place correcte, il est collé à la cyano pour une prise instantanée (pinces impossibles !), renforcée d’un large cordon d’époxy par l’intérieur.
Attention à bien le positionner du premier coup (ce qui n’est pas trop difficile puisqu’il a bien été ajusté grâce au gabarit), car la cyano ne pardonne pas la moindre erreur !
Au passage, on distingue bien le bas de caisse triangulaire sur cette photo.

Le deuxième panneau est l’aile avant. Sa forme doit être bien étudiée, particulièrement autour du phare, qu’il surplombe telle une casquette.
Cette partie débordante sera agrémentée d’un enjoliveur chromé lors des finitions.

L’aile demande un certain travail à l’intérieur, où les couples internes doivent être ajustés verticalement pour pouvoir coller la pièce de finition vue précédemment (avant-dernière photo de la colonne de gauche).
Personnellement j’utilise de la cyano, malgré le risque en cas d’erreur (toutefois limité si les pièces ont été bien ajustées), mais cela permet de figer très rapidement le montage, que je renforce ensuite ici aussi en coulant de l’époxy ou même de la résine (Stabilit Express) par l’intérieur.

D’autres renforts sont collés sous le coffre, à l’endroit où seront fixés, bien plus tard, les attaches du pare-chocs avant. Rappelez-vous : il faut voir la construction dans son ensemble dès le début...
On remarque aussi que le panneau déjà en place à droite sur la photo est à cheval sur le double renfort, ce qui permet de coller le panneau suivant juste contre celui-ci et limiter ainsi l’enduit.

Le troisième panneau donne la forme hydrodynamique de l’avant, profilé telle une proue de bateau : en pointe, bombé avec une arrête vive au centre, et en arrondi vers le bas !
Cette pièce doit aussi être mouillée puisqu’elle est "tordue" vers l’avant !
Collage à la cyano, et finition minime au papier de verre à la liaison avec la pointe de la face avant.

La partie avant est "bordée". On voit la finition intérieur de l’aile, et le débordement de celle-ci au-dessus du phare.

Les ailerons arrières peuvent être installés maintenant. Ce ne sont pas simplement des pièces rapportées sur le dessus des ailes (ce ne serait pas assez solide !) : pour plus de la moitié de leur surface, elles sont collées contre l’extérieur des côtés sur quasi toute leur longueur, sauf au-dessus de la voûte des phares (qui elle est déjà installée).
Les ailerons proprement dits sont incurvés vers l’extérieur (pour faire retomber la vague d’eau en navigation). En CTP de 0,8 mm, il suffit de les mouiller, de les former, et de les sécher au décapeur thermique (puissance minimale) : ils garderont leur forme !

On voit bien ici cette grande pièce collée contre le côté. Même si une pièce de bois de 0,8 mm reste fragile en soi, il est impossible d’arracher cet aileron qui ne se décollera jamais !

Gros plan sur l’aileron, dont on voit bien l’incurvation (médaillon).

Le gabarit du grand panneau latéral. En principe il suffit de le retourner pour avoir le gabarit du côté opposé. Dans la pratique, par contre...

Collage du panneau latéral en CTP 0,4 mm : cette fois-ci, la cyano m’a fait peur, trop de risques de mauvais positionnement vu la taille de la pièce !
J’ai donc utilisé de l’époxy (j’aurais pu aussi utiliser de la D3), et de nombreux morceaux de scotch Tamyia pour fixer fermement le panneau.

C’est dans sa partie supérieure que le collage est le plus délicat, le panneau étant fortement bombé en quart de rond (rayon 2 cm).
A l’inverse de la cyano, il faut ici attendre "suffisamment" pour que l’époxy soit bien durcie et le collage correct.

On voit maintenant l’espace restant à combler, et on comprend pourquoi il faut un bloc de balsa poncé en forme.
En effet, l’arrondi à l’avant est un rayon de 2 cm, alors qu’il est de 1,2 cm à l’arrière. A l’avant, la partie verticale est... verticale, alors qu’a l’arrière, elle est inclinée (elle suit le profil de la voûte du phare). Et entre l’avant et l’arrière, ce n’est pas droit mais très légèrement incurvé !

Le bloc de balsa est déjà bien ajusté, mais il faut procéder lentement pour bien faire "filer" les lignes !

Un enduisage est nécessaire pour masquer les raccords. Il ne faut pas trop se tracasser pour la limite inférieure du bloc de balsa : sa jonction avec le panneau sera masquée par la baguette de finition.

Arrivé à ce stade on peut considérer le travail sur l’aile arrière terminé !

Prochain article : la fin de la carrosserie (le coffre, le capot et le pare-brise).