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Pénichette 935 - La coque

vendredi 30 septembre 2016, par Thierry Jorissens

La coque est alors abondamment renforcée à l’intérieur autant à la résine Stabilit Express, qu’au mélange colle + sciure. Après bordage complet, le ber peut être conçu pour s’adapter parfaitement à la coque. Le pavois est alors fabriqué et collé sur le pont. A l’arrière et sur les côtés, il s’agit plus d’un "rebord", en l’occurrence sur la maquette c’est une simple baguette 6 x 4 mm pour les côtés, et une découpe en forme dans du CTP de 6 mm pour l’arrière et les "coins" arrondis. Les rambardes étant fixées dans ce rebord sur la vraie, elles le seront aussi sur la maquette : il faut s’assurer de la fixation solide de ces "rebords"... A l’avant, le pavois remonte beaucoup plus haut, jusqu’à la pointe de la quille, mais en s’élargissant à la base puisque le pavois est parfaitement vertical côté pont, mais incliné vers l’intérieur du bateau côté coque. A cet endroit, il est en CTP 3 mm en une pièce pour la partie intérieure verticale, plié après trempage dans l’eau chaude, et mis à sécher en forme à grand renfort de pinces et serre-joints. La partie extérieure est constituée d’un premier morceau de CTP 2 mm prolongeant le bordage de la coque à l’avant (formant une sorte de moustache de part et d’autre de la quille), et d’un deuxième morceau de CTP 1 mm incliné vers le bateau venant contre la partie verticale de 3 mm, le tout prolongeant sans cassure le rebord de 4 mm des côtés.

C’est le moment de renforcer l’intérieur avec un mélange sciure + colle à bois.
Le médaillon montre la consistance que doit avoir ce mélange. Je dépose de la colle à bois dans un pot, je l’allonge à l’eau, et j’ajoute de la sciure fine en mélangeant, jusqu’à obtenir cette pâte, que j’applique au pinceau, en couche épaisse entre 1 et 5 mm.
C’est à ce moment que je prépare l’installation du moteur. Le principe de l’alignement correct passe par un raidissement du cardan en l’entourant de carton.
Le support du moteur est confectionné dans une plaque d’alu de 2 mm, et si l’alignement n’est pas parfait, il faut l’ajuster ! Dans mon cas, on peut voir que j’ai dû intercaler une petite cale de 0,8 mm entre le support en alu et la plaque de bois de 10 mm que j’avais collée à l’emplacement du moteur, entre deux couples.
Le moteur n’est pas encore installé définitivement à ce moment, il le sera lors du montage de la ligne d’arbre et de l’équipement RC, quand la coque sera terminée.
La première pièce du pavois à préparer (elle sera collée un peu plus tard) est la partie arrondie à l’avant, qui sera perpendiculaire au pont.
Elle est en CTP 3 mm (découpé dans le bon sens pour permettre son pliage !). Cette pièce est abondamment aspergée d’eau bouillante pour ramollir les fibres, et mise à sécher en place en forçant un peu la courbure car vu l’épaisseur du bois, ce dernier se redressera quelque peu quand les pinces seront enlevées.
Les pièces suivantes sont les "moustaches" qui à la proue, prolongent la coque au dessus du pont jusqu’au niveau où se situera le bourrelet de caoutchouc ceinturant la coque.
Ces deux pièces sont collées sur le bordé et contre la quille, et renforcées à l’intérieur avec de petits morceaux de bois et de la résine Stabilit Express.
Après les moustaches, le pavois vertical maintenant bien sec est collé à son tour, puis les deux dernières pièces du pavois sont installées : ce sont les parties extérieures inclinées, en CTP 1 mm, collées contre la lisse et les "moustaches" en partie basse, et contre le pavois vertical en partie haute, à grand renfort de pinces...
Le médaillon montre cet assemblage au niveau du haut de la quille : celle-ci apparait comme "encastrée" dans le pavois qui fait donc 4 mm sur le dessus.
Sur les côtés de la pénichette, le pavois est plutôt un rebord, composé d’une simple baguette de 6 mm de haut et de 4 mm de large, collée à la D3 mais sous presse pour garantir un collage parfait, car la rambarde y sera fixée.
Deux "évents" par côté y sont pratiqués, pour permettre à l’eau présente sur le pont de s’évacuer, comme le permettent les sabords sur les bateaux de travail.
A l’arrière, le tablier n’étant pas vertical mais bombé et les coins très arrondis, une baguette est impossible : il faut découper une pièce en "u" dans du CTP de 6 mm mais bien plus large que 4 mm, ajuster l’intérieur par rapport aux rebords des côtés, et araser l’extérieur non seulement pour qu’il suive harmonieusement les courbes de la coque, mais aussi pour que le dessus de ce rebord fasse 4 mm sur toute sa longueur...
Cela n’a l’air de rien, mais cette pièce n’est vraiment pas facile à réussir !
Comme elle ne doit pas supporter de traction ni de compression, cette pièce peut franchement être faite en peuplier plutôt qu’en bouleau, bien plus facile à poncer ! Mais je n’y ai pas pensé sur le coup...

Dans la chronologie de ma construction, j’ai laissé la coque dans cet état pour l’utiliser telle quelle afin de mettre au point la construction des structures. Plus tard, la coque est fibrée et résinée à l’extérieur (jusqu’au "bourrelet" de caoutchouc qui ceinture la coque ; résine époxy et fibre de verre 18 g), alors que la partie supérieure de la coque, le pont, et tout l’intérieur sont eux enduits de deux couches de G4. Puis l’intérieur est peint pour la "propreté", et la coque reçoit une couche d’apprêt pour mettre en évidence ses défauts. Ceux-ci sont corrigés à l’enduit, puis une nouvelle couche d’apprêt permet de s’assurer que les corrections sont efficaces. La coque reçoit alors ses couleurs définitives (j’ai choisi du bleu foncé et du blanc).

La clore a été posée et renforcée à la Stabilit Express et au mélange colle + sciure, le pavois est terminé : il ne reste plus qu’a fixer cette baguette de 2 x 2 mm sur laquelle sera collé le bourrelet en caoutchouc ceinturant la pénichette.
La baguette a été trempée dans l’eau bouillante, présentée contre la coque au bon endroit, maintenue par des pinces, et séchée en place au décapeur thermique.
Son collage est ensuite un formalité !
La coque brute est enfin terminée et poncée : l’étape suivante indispensable est le marouflage à la fibre de verre 18 grammes et à la résine époxy.
Indispensable car cela permet d’éviter que deux bordages ne s’écartent et créent une voie d’eau, ce qui pourrait arriver suite aux variations chaud/froid et mouillé/sec auxquelles la coque sera exposée, en cas de bulle d’air dans le collage entre deux bordages.
La coque ainsi résinée est non seulement bien renforcée, mais aussi plus lisse. Une première couche de résine est appliquée diluée à l’alcool à brûler, pour coller le tissu au bois et imprégner celui-ci. Puis une deuxième couche moins voire pas diluée fait totalement disparaitre la trame du tissu, et enveloppe la coque dans un véritable cocon de plastique.
A partir de la baguette qui supportera le bourrelet de caoutchouc et jusqu’au pont, la coque est simplement enduite de 2 couches de G4, la première diluée avec son diluant adéquat, la deuxième dans la foulée, mais pure.
Le pont et tout l’intérieur de la coque subit exactement le même traitement.
La coque résinée reçoit une couche de "filer", une sorte de mastic pistolable, mais en bombe. C’est comme un primer, mais plus épais et très, très facilement ponçable.
Les défauts apparaissent alors comme par magie !
Les défauts sont corrigés à l’enduit, petit à petit...
Une nouvelle couche de "filer" permettra de vérifier que tout est en ordre, et préparera la coque à recevoir l’apprêt.
La coque est maintenant en apprêt blanc. Elle est loin d’être parfaite, mais elle est correcte !
Après la peinture blanche, la peinture bleue peut être appliquée.
A la séparation des deux, la protection en caoutchouc fera une finition parfaite !

Pour terminer, une bande molle (plat d’alu de 15 mm de large et 2 mm d’épaisseur) est vissée et collée contre la quille, pour protéger la quille de la pénichette lors des accostages (mon plan d’eau de prédilection est muni d’une belle grande rampe d’accès en béton), et pour servir de talon au gouvernail. Elle s’arrête à l’avant juste sous le niveau de flottaison, pour ne pas "dépareiller" la proue.

La "bande molle" est collée et vissée. Les vis (en inox ou laiton) sont encastrées dans l’alu fraisé à cet effet.

La construction commence par la quille, compos


Prochain article : le principe des structures et de leurs connexions électriques, et le bloc cuisine.

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