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Usure et patine réaliste

mercredi 15 mars 2006, par Albertus

Patiner un modèle, c’est le rendre réaliste. Avec ou sans rouille, d’ailleurs, qui n’est qu’un des éléments de la patine. Les structures apparentes doivent donner l’impression d’avoir vécu : Les planchers d’un chalutier sont rongés par le sel de l’eau de mer, les peintures se sont cloquées par place, le passage répété au même endroit à usé le bois et la couleur. Si des cordages sont disposés sur le pont, il doivent donner l’impression d’avoir le poids de la corde réelle. Il ne peuvent pas rester raides, mais doivent paraître souples, comme fatigués, avachis sur les support sur lesquels ils sont lovés. Les pneus utilisés comme pare-battage ne sortent pas de l’usine : ils ont roulé plusieurs milliers de km. Ce ne sont pas des pneus de scooter ni de tondeuse à gazon, mais des pneus de camion. Leur diamètre doit être à l’échelle ; les bandes de roulement doivent être usées, le caoutchouc doit avoir souffert. Ils doivent être fixés comme le sont les vrais pneus, avec des chaînes ou des cordages les traversant. Les nœuds de fixation doivent être les nœuds utilisés : nœuds de chaise, nœuds de batelier etc. Si un objet rouille, des coulures de rouille doivent se marquer dans le sens de l’écoulement, suivant la gîte du bateau. Avant de se lancer dans la patine d’un modèle, il faut se documenter, voir, regarder, comprendre où, pourquoi et comment l’usure est apparue : une main courante de rambarde rouille d’abord en dessous, là où les gouttes s’accumulent. C’est l’accumulation de DÉTAILS EXACTS qui donne une impression de réalisme. C’est à la portée de tous les modélistes.

Le pont, latt


Comme on voit, c’est souvent la réflexion qui aide à comprendre comment s’use un bateau. Même un nouveau bateau qui sort de son chantier pour la première fois, avec des peintures rutillantes, sera équipé de pneus usagés. Les funes commenceront à rouiller avant même la première pêche. Les cordages seront récupérés sur le précédent bateau. etc

Une certaine patine est donc indispensable, quel que soit le choix de présentation. Si on recherche le réalisme, on doit le faire à fond et uniformément. Un chalutier est un bateau de travail, soumis à un usage rude et malaisé (un panneau de chalut pèse plusieurs centaines de kgs, un choc contre le pavois est vite arrivé, et le pavois n’en sort pas sans mal ) Après quelques mois, les traces sont visibles. Les éléments (mer et soleil) sont corrosifs. Sans devenir une poubelle flottante (il y en a) un bateau de travail qui se veut réaliste doit montrer des traces d’usure. Mais il faut surtout "suggérer", faire travailler l’imagination de l’observateur. Attention toutefois à l’échelle du modèle : En dessous du 1/15ème il faut vraiment y aller molo ! et en dessous du 1/25eme il faut s’abstenir.

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