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samedi 20 avril 2024

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Les matériaux composites

Les systèmes de peinture

Philippe Hémery

Dans ce chapître nous allons tout d’abord mettre en peinture la coque en bois stratifié (que nous avons laissée brute d’enduit), puis nous étudierons la fabrication et le fonctionnement des peintures.

Dès le début de ces articles, j’ai opté pour l’excellence, utiliser les meilleurs produits et matériaux ainsi que la mise en oeuvre la plus « raffinée » sans laisser intervenir ni le coût, ni le temps passé. C’est, pour moi, le gage de la perfection et de la réussite à tous les coups.

Nous allons donc utiliser de la peinture polyuréthanne (bi-composant, je le répète). Il existe une palette de couleur très complète chez tous les fabricants (Stopani, International, Plasticoque, ... ) que vous devez trouver chez tous les marchands de peintures (pas en grande surface) qui conseillent également sur la mise en oeuvre de ce type de peinture.

Elle se présente en deux pots : la peinture et le durcisseur. Ces 2 composants, une fois mélangés durciront quoique vous fassiez. Il est donc important de ne préparer que le volume dont vous avez besoin en sachant que le mélange est d’environ 3 (peinture) pour 1 (durcisseur). Pour être passée au pistolet, elle doit être diluée avec du xylène (n’oubliez pas d’en acheter en même temps) à partir de 20% jusqu’à près de 40%. Vous devez savoir que plus vous diluerez la peinture, plus elle perdra de son brillant.

Avant de passer la première couche, à l’aide d’un chiffon imbibé de xylène, vous allez bien essuyer toute la coque même si vous l’avez déjà passée à l’aspirateur (ce qu’il faut faire), le xylène va dégraisser la coque et surtout favoriser l’accrochage. Ceci fait, vous pouvez passer la première couche en balayant bien avec le pistolet à environ 20cm de la coque toujours en position perpendiculaire à celle-ci sans insister ou essayer d’obtenir tout de suite la couleur brillante, ce sont des coulures en perspective. Les couleurs qui couvrent le moins sont dans la gamme du rouge, orange et jaune. Dans ce cas il est préférable de passer une sous-couche blanche.

La première couche passée, il vous faut attendre entre 3 et 4h avant de passer la suivante ceci pour obtenir un accrochage chimique entre les couches (à respecter scrupuleusement sinon autant utiliser de l’acrylique !). Si vous avez dépassé les 5h, vous devez dépolir la surface avec un papier à l’eau afin d’éliminer le brillant. À nouveau vous passerez un chiffon au xylène avant de peindre. Cette mise en oeuvre et ses impératifs sont valables quels que soient les modes d’application (pinceau, rouleau ou pad).

C’est vous qui jugerez (à l’oeil) à quel moment vous avez obtenu le résultat optimum. Pour les couleurs foncées et le blanc, généralement 2 couches suffisent.

Nous venons de voir que cette peinture bi-composant durcissait grace à l’apport du durcisseur. Il n’en va donc pas de même pour les peintures monocomposant, qui sont la majorité. Elles vont sécher et durcir par simple contact à l’air ambiant.

Ces peintures ont toutes la même composition : une résine, un liant, un pigment et un sicatif.
-  la résine est composant principal qui va permettre de nommer cette peinture : glycérophtalique (glycéro), acrylique, cellulosique, alkyde uréthanne, ...
-  le liant qui va permettre à la résine de se mélanger avec le pigment.
-  le pigment qui est en fait la couleur et dont le poids (quantité) est variable d’une couleur à l’autre dans une gamme de peinture du même fabriquant. Par exemple : le pigment rouge est plus lourd que le blanc, et donc si vous voulez faire du rose et mélangez les deux, au résultat, le blanc sera à sa place et le rouge aura coulé. Assurez vous avant de faire des mélanges que ces peintures sont missibles (mélangeables) entre elles.
-  le sicatif est le composant qui, au contact de l’air, va déclencher le durcissement de la peinture.

Toutes ces peintures ne sont pas compatibles entre elles. Ignorer ce paramètre, c’est risquer, dans la phase de séchage et même quelques fois à l’application, une réaction chimique destructrice (peau de serpent, ...). D’une manière générale, on n’applique pas une « bonne » peinture sur une moins « bonne », par contre, de façon exceptionnelle, l’inverse peut se faire. La règle étant de garder le même type de résine du début (apprêt) à la fin.

On peut classer les peintures en terme de qualité de la façon suivante (de la moins bonne à la meilleure) :
-  cellulosique,
-  acrylique,
-  glycérophtalique,
-  alkyde uréthanne,
-  peinture bi-composant (poluréthanne et époxy).

Pour finir, certains fabricants (V33, ...) indiquent sur le pot : « à base de polyuréthanne ». Vous pouvez leur faire confiance, ils ne mentent pas sur leur produit, et, dans ces cas là, il s’agit d’alkyde uréthanne, résine de bonne qualité.