C’était ma première visite à ce Salon du Modélisme. Je ne peux donc faire aucune comparaison avec les éditions antérieures tenues à la Porte de Versailles.
Les bateaux, notre passion, étaient dignement représentés par environ 250 modèles (dont la plupart autour du grand bassin) du plus petit (une Passagère de moins de 20 cm) jusqu’au plus grand (un Class America d’environ 4 mètres).
Il faut tout de même avouer que les avions et les hélicoptères occupaient plus de terrain. Les trains étaient également très bien représentés. C’est d’ailleurs sur un stand ferroviaire que j’ai pu admirer une magnifique installation de machine à vapeur pour bateau, ou un original moteur tricylindre à distribution rotative, tous deux de fabrications personnelles. Les marchands d’outillage ne s’y sont pas trompés puisque leurs stands étaient tout proches de ceux des trains. Les autos étaient également bien représentées.
Autour du bassin, tous les goûts pouvaient être satisfaits puisque les modèles étaient répartis par genres : les militaires dont quelques sous-marins, les civils avec leur cortège de remorqueurs, chalutiers, pêche à voile, vedettes, belle plaisance, navires à passagers, sans oublier quelques réalisations de jeunes des différents clubs.
 Vue du bassin
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Les navires militaires ont toujours leurs partisans. Prestige de l’uniforme ou complexité des superstructures ? Ou encore difficulté technique avec les sous-marins ?
 Les navires militaires étaient bien représentés autour du bassin.
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 Une autre vue du bassin et ses navires militaires
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 Au premier plan, deux PT. Ensuite, les navires civils.
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 Les sous-marins faisaient surface au salon
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 Un "loup gris" (type VII) très réussi.
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 Les entrailles d’un sous-marin. Compliqué ! ...
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 Un sous-marin nucléaire
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 Un autre monstre des profondeurs.
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A mi-chemin entre le civil et le militaire, les garde-côtes. Une catégorie qui n’est pas très prisée. Est-ce parce que c’est essentiellement une spécialité nord-américaine et que la France est organisée autrement pour le sauvetage (Abeilles sous contrat pour la haute mer, SNSM près de côte) ou pour la surveillance (douanes, gendarmerie maritime, armée) ?
Les civils, dans leur diversité, ont aussi de nombreux adeptes. C’est la catégorie reine puisqu’on y trouve tous les genres et toutes les tailles que ce soit pour le travail (pêche, remorquage, transport de marchandises ou de passagers, ...) ou pour le loisir (voile ou moteur, voire à rames).
Les chalutiers ont particulièrement la cote. C’est le sujet préféré. Il faut dire que la France est privilégiée avec sa multitude de petits ports de pêche artisanale et de plus grands pour la pêche industrielle et ceci depuis l’époque de la voile. Une source d’inspiration quasi infinie.
Les remorqueurs, notamment de haute mer, ont leurs adeptes. Mais les remorqueurs de port ou de rivière ont aussi leurs partisans :
 Un grand classique du remorquage de haute mer en modèle le Smitt Rotterdam
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Les navires océanographiques sont des sujets également très prisés, surtout la célèbre Calypso du Commandant Cousteau. Peut-être est-ce dû à une médiatisation importante des acteurs de ce domaine par leurs exploits techniques (COMEX, CNEXO) ou cinématographiques (Cousteau). Ce dernier plus récemment aussi par ses démélés juridico-financiers qui ont conduit la Calypso à un état de semi épave qui agonise dans une darse du port de La Rochelle.
 Une Calypso...
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 Deux Calypso...
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 La recherche océanographique était saluée avec ce Thalia.
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Les vedettes ont moins "la vedette" que dans les années ’50 et ’60. C’est dommage car on peut faire des modèles relativement simples et pourtant très décoratifs, conservant un petit goût de vacances. Sans compter une facilité certaine à équiper d’une radiocommande qui permettra d’agrémenter des promenades au bord d’un plan d’eau. On trouvera ailleurs sur ce site tout ce qu’il faut pour mener à bien une belle réalisation (n’est-ce pas Philippe ?). Il reste heureusement quelques inconditionnels :
 Une vedette récente, le Jules Vernes (Graupner)
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Les bateaux de travail traditionnels ont aussi des amateurs. La diversité des missions, des formes de coques, de voilure, de gréement laissent un choix immense.
Les bateaux de la SNSM, que l’on voit dans tous les ports français, font l’objet de nombreux modèles. Ces modèles, souvent hauts en couleurs, ce qui est nécessaire pour une bonne visiblité en sauvetage, sont toujours en parfait état et amoureusement entretenus par leur personnel de bord, des bénévoles pour la plupart (anciens professionnels de la pêche ou du commerce et parfois même des plaisanciers) que l’on doit saluer au passage pour leur dévouement.
Les OFNIs (Objets Flottants Non Identifiés) ou les prototypes étaient également présents :
 Un navire à plans porteurs... presque classique.
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La relève des anciens est probablement assurée. Des jeunes (voire très jeunes) se lancent. Les clubs sont le creuset de ce passage de flambeau où, à partir d’une même coque, chacun peut donner libre cours à son imagination :
 La relève est-elle assurée ? Ces bateaux ont été construits par de jeunes débutants.
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Les cargos et paquebots ne semblent plus avoir autant la cote que dans les années 40-70 (Serait-ce lié au déclin des flottes sous pavillons non complaisants ?). Il reste encore pourtant de très belles unités à construire :
 Un paquebot très récent des Chantiers de l’Atlantique : le Queen Mary II. Peut être le renouveau des paquebots en modélisme ?
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Un genre peu représenté, les bateaux de rivière avec leur emblême, les péniches. Il y a pourtant matière à inspiration avec la diversité de ce qui navigue sur nos fleuves et canaux, que ce soit pour le travail ou pour la plaisance.
Enfin, les inclassables :
 Il y en a qui manifestent même en cale sèche...
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Des gradins en face du bassin, permettaient aux visiteurs de jouir du spectacle des démonstrations. Là encore, il y en avait pour tous les goûts, depuis le Racer en circulaire au bout de son fil jusqu’aux mini-régates de voiliers, en passant par le Racer radio-commandé et bien d’autres modèles.
 Les spectateurs étaient nombreux pour assister aux démonstrations.
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 Une démonstration de voiliers sur le bassin. Merci les ventilateurs.
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Á droite des gradins, un autre espace de navigation de plus petites dimensions (taille piscine de jardin), était spécialement dévolu aux modèles à vapeur (Association des Amateurs de Bateaux à Vapeur). Ceux-ci étaient malheureusement assez peu nombreux. Cette discipline du modélisme naval fait peu d’adeptes. Il faut reconnaître que les moteurs sont chers (fabrication artisanale) ou nécessitent un outillages que peu de modélistes possèdent en cas de réalisation personnelle. Il faut en outre de nombreux accessoires (chaudière, brûleur, graisseur, ...). Sans compter la nécessité d’un construction et d’une installation soigneuses (risque d’explosion ou d’incendie). La mise en marche n’est pas non plus instantanée. On comprendra que ce n’est pas tout à fait à la portée des débutants. Mais quel spectacle de voir s’agiter cette petite mécanique en navigation (du moins pour les modèles à moteur apparent) ! Dans l’enclos trônaient également quelques voiliers de compétition.
 L’enclos des Amateurs de Bateaux à Vapeur avec son bassin dédié.
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Le Club de Meaux avait un enclos important et présentait de nombreux modèles de belle facture : entre autres : le Shamrock de Serge, un Roastbeef (architecte Caillebotte) dont la particularité était d’avoir toutes ses ferrures dorées à l’or fin, un très beau vaisseau vénitien du 18e siècle, une Pauline de Dahouët impressionnante... et j’en passe.
 L’enclos du Club de Meaux.
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 Le seul bateau à roues présent : Gulnare (Club de Rueil-Malmaison)
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 Une barque du Léman. Elles servaient au transport de produits de carrière.
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 La Pauline. La grande (échelle 1/1) a été construite pour le port de Dahouët dans le cadre du concours du Chasse-Marée pour sauvegarder la mémoire des voiliers de travail traditionnels
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 Un navire vénicien du 18e siècle (vers 1750)
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En continuant la visite, on ne pouvait manquer un stand de grands voiliers dont un très impressionnant "Class America", l’Endeavour ( ?), d’environ 4 mètres. Les autres modèles étaient également très réussis.
 L’enclos de grands voiliers "Class America"
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 Le plus grand : Un Endeavour au 1/10e
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Les Racers avaient bien entendu leur stand sous la houlette du MAB77 : des monocoques, des catamarans, une "pelle", des Racers au pylone. Certains modèles montraient leurs entrailles avec des promesses de vitesse et de sensations fortes...
 Un autre point de vue du stand MAB 77
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 Des promesses de vitesse (et de sensations fortes) avec les racers du MAB77
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Dans un genre beaucoup plus calme, le Musée de la Marine montrait (sous vitrine) quelques-unes de ses merveilles dont un remarquable modèle d’arsenal.
 Un modèle d’arsenal du Musée de la Marine
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Les Navigateurs du Bois de Boulogne (AMNBB) présentaient dans leur stand des maquettes très réussies qui ont du raviver des souvenirs de jeunesse chez les nostalgiques. Les cargos et paquebots ont moins la cote qu’autrefois. Le déclin de notre marine sous pavillon français n’y est peut-être pas pour rien. Á remarquer également un beau Sphinx (grand yacht de luxe), grande vedette des bassins dans les années 50.
 Des modèles qui avaient autrefois la cote : paquebot et cargo
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 Un autre cargo de l’AMNBB
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La vapeur grandeur était représentée par une chaloupe dont le vernis mettait bien en valeur le travail du bois, lequel était un bel écrin pour la chaudière et le moteur.
Bien d’autres clubs étaient représentés, au moins par leurs modèles : Saint-Leu La Forêt, Massy Model Club, ... et j’en oublie sûrement. Qu’ils m’excusent.
Les industriels du modélisme naval ne se bousculaient pas. Il n’y avait que le stand Graupner entre les avions et les bateaux.
 Le seul industriel qui avait un stand près des bateaux
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Il y avait de nombreux commerçants mais peu mettaient en évidence leurs modèles de bateaux. Il y en avait quand même quelques-uns de tentants.
 Un Riva rutilant
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 Chris-Craft ou Garwood ?
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Les revues de modélisme naval étaient présentes. BateauModèle avait un stand près des bateaux (logique) alors que MRB était perdu loin des bateaux, derrière des véhicules militaires, et, de surcroit, ne figurait pas sur le plan du salon. Donc : pas vu !
 Le stand d’une revue de modélisme naval
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 Un beau Riva sur ce stand
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Les jeunes n’avaient pas été oubliés puisqu’un atelier leur était réservé. Ils pouvaient y créer des modèles en papier et carton, non seulement des bateaux mais aussi des autos, et, les demoiselles n’étant pas oubliées, des maisons de poupées avec leur mobilier.
 Les enfants pouvaient construire des modèles en papier
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 Les réalisations des enfants. Les voitures et les maisons de poupées étaient aussi de la fête.
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Ailleurs dans le salon, on pouvait trouver par-ci par-là quelques bateaux au gré des stands, soit chez des commerçants en articles de décoration soit dans le cadre de concours d’oeuvres d’art.
 Un bateau typique du Mississipi. Les vrais n’étaient pas vernis mais peints principalement en blanc
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 Belle décoration (1)
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 Belles décorations (2)
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 Ce n’est plus du modélisme, c’est de l’art
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 Un autre tableau en relief.
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Chez les vaporistes ferroviaires, on pouvait admirer un certain nombre de moteurs qui pourraient trouver leur place dans un bateau.
En conclusion : Une agréable journée à parcourir les allées et à se remplir les yeux de tant de merveilles.