Oui, il est possible d’utiliser du carton et du papier dans la construction de modèles navigants.
Dans notre cas, il est possible de le réutiliser, de l’imperméabiliser et de s’en servir au contact de l’eau.
Suivez le guide...
 remorqueur au 1/100, en construction
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1 . Mes motivations
Elles sont multiples :
1. Etant plus jeune, j’ai souvent visité les musées maritimes que j’avais l’occasion de trouver à gauche à droite lors de mes pérégrinations. En observant pas mal de modèles des années 1890-1920, je me suis rendu compte que certains de ces modèles avaient des superstructures en bois massif sur lequel on collait du papier, papier sur lequel on avait au préalable dessiné des hublots ou des portes à l’encre de chine.
2. Plus tard, jeune marié plutôt impécunieux (d’autres priorités, dirons-nous !), j’ai repensé à ce papier et je me suis posé la question de pouvoir utiliser la même matière pour construire mes modèles navigants. Encore plus tard, même en gagnant mieux ma vie, je ne me suis pas tourné vers le plastique que je trouve encore trop cher lorsqu’on l’achète au magasin de modélisme ; je ne me suis pas non plus tourné vers le laiton ou le fer blanc, ces matériaux me semblant trop difficile à utiliser à l’échelle de prédilection à laquelle je préfère travailler, à savoir le 1/100ème.
3. "L’essayer, c’est l’adopter", vieil adage bien connu. J’ai effectivement essayé, d’abord tout seul dans mon coin, puis au sein de mon club de modélisme de l’époque où on me raillait assez fort, ce qui ne m’a pas empêché de persévérer contre vents et marées...
Cet article et les suivants vous montreront ce qu’il est possible de faire et comment arriver à des résultats d’un réalisme superbe. J’essaierai de vous convaincre d’essayer ce matériau qui est d’une flexibilité incroyable et d’un coût quasi nul. Les articles à venir vous expliqueront pas à pas la méthode que j’utilise pour construire mes superstructures, comment je représente le bordé en tôles rivées des navires en fer et en acier, comment je représente les ponts "en bois" en carton provenant d’une boite d’archivage.
2. La technique (ou plutôt les techniques)
 Un pont "en bois" en carton
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Tout d’abord, il faut savoir que le papier ou le carton du type "bristol" se mesure en grammage (autant de grammes au mètre carré).
Personnellement je ne me tracasse pas trop avec ces grammages, je préfère plutôt mesurer l’épaisseur au pied à coulisse (vernier).
Le papier d’imprimante (par exemple une vieille facture d’EDF impayée) pèse plus ou moins 120 grammes/m2, ce qui équivaut à 0,15 mm d’épaisseur. Le bristol quant à lui varie de 220 à 280 grammes, ce qui équivaut à une épaisseur de 0,3 à 0,4 mm d’épaisseur (les cartes de visite ou postales).
L’encollage du papier sur papier ou sur un support bois se fera impérativement à la colle à bois vynilique qualité D3. Evitez la colle polyuréthane qualité D4, qui a la propriété de gonfler lors du séchage, ce qui déformerait tout ce que vous avez construit. Evitez surtout la colle "scolaire" vendue en stick ou en tube plastique, tout votre carton se décollerait dès qu’il serait en contact avec de l’humidité (je sais, j’ai essayé, ça a foiré !...)
La question que tout le monde se pose : "Oui , mais l’étanchéification , comment on fait, hein ?"
Facile...
La pétrochimie nous fournit des produits polluants certes, mais merveilleux pour le modélisme. L’un de ceux qu’on va utiliser intensivement pour imprégner le papier/carton est une résine polyuréthane mono-composant, communément appelé G4.
Ce G4 est en fait un produit vendu sous cette appellation par un fabricant bien déterminé ; il existe d’autres firmes fournissant la même résine de qualité identique mais sous un autre nom. Feuilletez les pages jaunes ou surfez sur un moteur de recherche et vous trouverez facilement. Sinon allez rôder sur un chantier naval qui fait dans le yachting, ils vous expliqueront ce qu’il faut utiliser...
Attention : ce fameux G4, il s’agit bien d’une résine, ce n’est pas un vernis ! Evitez les vernis style V33 qui poseront un film sur le papier mais ne procureront aucune rigidité au papier. La résine G4 polymérise grâce à l’humidité de l’air ou à l’humidité du support. La polymérisation est une réaction chimique qui soude en quelque sorte les molécules du produit, il ne s’agit donc pas d’un séchage qui lui consiste à un durcissement du produit suite à l’évaporation d’un solvant. Le G4 étanchéifie le carton et le rigidifie d’une manière surprenante !
 Des barrots de pont en carton
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Certanes personnes travaillent en modélisme avec de la résine polyester ou époxy, ceci est complètement superflu avec le carton : le G4 ne nécessite aucun mélange et est donc beaucoup plus facile d’emploi.
Mais rien n’empêche quiconque d’essayer ces autres résines, qu’il me contacte pour un retour d’expérience.
Observez les photos jointes à cet article : tout ce que vous voyez est uniquement en papier et/ou carton. Pas de plastique, nulle part !...