Il faut bien convenir que ce petit engin, de 358mm de long a un aspect fort sympathique mais un peu trop « jouet de bassin » qui ne satisfait pas du tout notre âme modéliste, encline à tout modifier et à donner à toute réalisation sa touche personnelle.
Il fut donc décidé de ne conserver que la coque, rondouillarde à souhait, et d’essayer de transformer l’apparence et l’esprit du navire, véritable succès commercial au demeurant.
Le kit est toutefois plein d’attraits, en particulier par la taille du bateau qui permettra de l’emmener discrètement partout avec soi et de s’offrir quelques navigations impromptues dans tout plan d’eau de petite taille, il est également d’un prix très modeste, qui devrait permettre aux plus jeunes et aux débutants de s’y intéresser.

Bien entendu, lorsque l’on redessine un bateau, il faut aussi le rebaptiser. Ici l’évidence s’impose et CASTOR conviendra parfaitement, offrant de plus une sympathique évocation du rongeur aquatique qui, tout comme un remorqueur, travaille beaucoup avec la partie postérieure de son anatomie. Détail non négligeable, le jumeau hétérozygote de POLLUX fut engendré par ZEUS, changé en cygne pour la circonstance, ce qui nous ramène encore indirectement aux plans d’eau tant affectionnés du modéliste naval.
LA MOTORISATION
Le propulseur utilisé est issu de la gamme du même fabricant, sous la référence 1147.
Le servo de barre est de taille standard, ainsi que le récepteur
La batterie de propulsion est formée de 4 à 5 éléments Ni Cad de 1250 mAH
On peut charger un peu ce navire, le constructeur annonçant une tare de 400 g, ce qui laisse une certaine marge, et surtout la possibilité de l’équiper de matériel classique, avantage indéniable pour les débutants qui ne disposent que d’une radio 2 voies basique, tout à fait adaptée ici.
Ce projet étant destiné plutôt à des modélistes peu expérimentés, détaillons un peu l’installation de la « machinerie » :
En premier lieu, coller le plancher de fond de coque, en même temps que l’arbre d’hélice et le réducteur, pour lequel on aura prévu un petit support sur le plancher. Il faut ici préalablement réaliser un évidement dans le plancher pour pouvoir retirer l’arbre d’hélice par l’intérieur de la coque, ce qui évitera de démonter le gouvernail pour l’enlever par l’extérieur lors des opérations futures d’entretien et de graissage.
Ensuite, on monte le servo de barre, le plus en arrière possible et en attaque du palonnier de gouvernail par une tringle droite, difficile de faire plus simple.
Puis, toujours en progressant vers la proue, on monte la batterie, bien à plat sur le fond pour respecter un centre de gravité bas, et au dessus d’elle, sur un plancher intermédiaire en c.t.p.fin, on fixera le récepteur, le petit variateur (ref 2735 du même fabricant), et la batterie de réception, bien que l’on puisse se contenter également pour la réception, de la batterie principale en 4,8 ou 6V si l’on a pris soin préalablement de bien déparasiter le moteur. Bien entendu, prévoir un câblage sérieux et soigné de ces éléments, sans oublier le fusible de service, un interrupteur et la prise de charge de la batterie. Tout rentre parfaitement dans la coque, mais cette implantation devra se réaliser avant la pose du pont sous peine de se transformer ensuite en mission impossible, ou au moins très délicate. L’ensemble de l’équipement, à l’exception du moto-réducteur restera toutefois très facilement démontable, pour réparations ou entretien ultérieurs.
On peut ensuite coller le pont, qui finit de bien rigidifier l’ensemble.
A ce stade, la seule modification de la coque se situe au niveau de la partie arrière du pavois. Sur le kit d’origine et par simplicité de moulage, elle est verticale, ce qui est assez disgracieux et totalement irréaliste sur ce type de bateau. Une fois le pont collé, et bien sec, il suffit de tailler soigneusement l’Abs à l’arrière à ras du pont et de remplacer la « tôle » de pavois par une pièce en c.t.p. de 0.4mm d’épaisseur en raccordant soigneusement. On peut s’aider d’un morceau de papier fort présenté en place pour tracer le gabarit. L’aspect esthétique et le réalisme y gagnent beaucoup. Soyez minutieux au moment de la découpe des diverses ouvertures dans le pavois, l’épaisseur est faible et l’on a vite fait de déraper. C’est maintenant que l’on abandonne lâchement et définitivement les autres éléments fournis dans le kit à leur triste sort qui les destine irrémédiablement à la poubelle de l’atelier...

Finalement, on démonte l’ensemble des équipements pour réaliser la suite de la construction.
Le gouvernail est refait dans du ctp de 3mm, collé sur la mèche de safran à l’époxy. Les modéliste chevronnés le feront en laiton, bien évidemment.
Ici intervient la deuxième et dernière modification de la coque : on va réaliser une crapaudine, et retoucher la quille au droit de la sortie du tube d’étambot. Le but est d’obtenir un aspect bien plus réaliste pour se rapprocher des formes d’un remorqueur rétro. Voir le schéma pour la forme du gouvernail, qui est compensé.
LA SILHOUETTE
Il devient alors temps d’attaquer les nouvelles superstructures. Ici, rien que du très classique avec une construction en c.t.p. de 1 mm. La timonerie restera couleur bois afin d’avoir ce cachet inimitable des petits remorqueurs du début du siècle dernier. La cheminée est issue d’un tube plastique ou roulée en c.t.p fin ou encore en tube alu de diamètre 25mm. Le seul impératif est de la faire très légère afin de ne pas rajouter du poids en hauteur et favoriser le chavirage. Les manches à air sont réalisées en tube alu de 5mm, leur pavillon étant embouti en alu, ou laiton fin. Le crochet de remorquage est en alu, le ressort amortisseur étant simulé par un fil de soudure enroulé. Sur l’arrière, prévoir un petit caillebotis pour cacher le mécanisme de barre. Bref, le lecteur l’aura compris, l’ensemble de l’accastillage est fait main, ou issu de pièces du commerce. Seules les bittes d’amarrage du kit ont été conservées

L’important est de faire quelque chose de vraisemblable, en évitant les erreurs d’échelle pour obtenir un bateau imaginaire mais harmonieux et finalement vraisemblable, tout en restant dans l’esprit « modèle réduit ».
Prévoir la totalité des pièces et leur implantation avant d’attaquer la peinture. C’est un moment passionnant de la construction, où l’on peut s’inspirer pour les détails de navires existants de la même époque et du même type, ou bien de photos d’archives, etc... On se régale en ayant l’impression d’avoir son remorqueur sur commande personnelle.
Une fois tout cela réalisé, il est justement temps de donner quelques couleurs à notre navire.
