Pour le moment, la carrosserie de l’Amphicar est terminée (elle a été poncée, mastiquée, poncée...), le système électrique est installé et a été testé. L’intérieur est "en kit", prêt à garnir l’habitacle. Le tableau de bord attend le moment d’épouser sa structure...
Le moteur de route est enlevé (puisqu’amovible sans outils) pour gagner du poids lors des manipulations à venir. Par contre c’est maintenant que j’enfile les arbres et les hélices dans les tubes d’étambot, et que je les raccorde aux moteurs par l’intermédiaire de leur cardan.
Avant de peindre la carrosserie, il convient d’y fixer encore deux petits éléments, qui seront de la même couleur : les attaches du pare-chocs avant.
 Les supports ou attaches du pare-chocs avant sont conformes, à ceci près que le profil des vrais est en U alors que ceux-ci sont carrés.
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 Les attaches doivent être ajustées pour garantir la bonne position du pare-chocs (je présenterai le pare-chocs dans les accessoires lors du prochain article). Un gabarit est confectionné pour "caler" ce dernier. Les attaches sont alors poncées, limées... jusqu’à ce qu’elles s’emboitent naturellement dans le pare-choc d’un côté et épousent la forme de la carrosserie de l’autre. Elles sont alors collées à l’époxy lente, puis seront vissées en plus, grâce aux renforts prévus à cet effet, collés juste sous la pièce de carrosserie.
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La première étape de la finition de la carrosserie est sa protection et son imperméabilité. Toute la carrosserie est entièrement recouverte de G4 (dilué à l’alcool à brûler, puis pur). 24 heures plus tard, la carrosserie est poncée à sec au grain 600. Les coffres avaient eux aussi reçu, juste avant l’installation électrique, une couche de G4 préventive à l’intérieur, avant d’être peints au pinceau (puisqu’on peut les assimiler à l’intérieur d’une coque de bateau où la peinture ne sert qu’à faire plus joli que le bois nu !).
Le châssis par contre est lui enduit abondamment de résine époxy, sans peur qu’une éventuelle surcouche ne demande un long travail de ponçage puisqu’elle resterait telle quelle ! Après polymérisation complète (48 heures), léger ponçage pour rayer la surface, et le châssis est entièrement peint en noir, au pinceau. J’en ai profité pour peindre les hélices en ivoire.
 Le châssis est abondamment recouvert de résine époxy, qui renforce tous les assemblages, et imperméabilise totalement cet endroit grâce à la véritable couche de plastique dur que la résine formera une fois bien polymérisée.
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 La peinture noire satinée donne une finition conforme et acceptable au châssis.
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 Les hélices de la vraie sont en plastique. Celles de mon modèle sont en laiton, je les ai donc peintes en crème/ivoire pour augmenter la ressemblance.
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L’étape suivante pour la peinture est inévitablement la même quelle que soit le modèle réalisé ou son échelle (et même pour les vrais bateaux ou voitures) : c’est la redoutable étape du masquage ! Si on peint au pinceau, ce n’est pas primordial si on est précis. Mais à la bombe ou au pistolet, c’est absolument indispensable ! Et j’ai peint la carrosserie de mon Amphicar à la bombe...
Elle est redoutable non parce qu’elle demande des compétences inouïes, très loin de là (il suffit de coller des petits morceaux de scotch !), mais plutôt parce que cette étape est souvent longue, très longue ! Il faut masquer la moindre surface qui ne doit pas être peinte, et s’assurer qu’il n’y a pas le moindre espace ou interstice par où la peinture (pulvérisée en micro-gouttes) pourrait s’infiltrer et gâcher une partie de la maquette.
Personnellement, j’utilise trois matériaux pour le masquage :
du papier journal ou tout autre papier destiné à la poubelle ;
du ruban de masquage de carrossier ;
du ruban de masquage Tamiya.
Le papier journal masque les grandes surfaces, cela parait évident. Et il faut fixer ce papier à la maquette, d’où le ruban de masquage de carrossier, pas très cher.
Pour toutes les jonctions limitrophes entre la peinture à réaliser et les parties à ne pas peindre, ainsi que pour toutes les petites pièces à masquer, j’utilise invariablement de la bande de masquage Tamiya.
Certes, elle est chère, mais elle présente 3 avantages décisifs :
elle est parfaitement imperméable en une seule couche et sa finesse permet des courbes serrées ;
elle ne laisse aucune chance à la moindre micro-goutte de s’infiltrer où elle ne doit pas ;
elle se décolle non seulement sans risque d’arracher la peinture sur laquelle on l’a appliquée, mais aussi sans laisser la moindre trace de colle. C’est sur ce point qu’elle se distingue nettement du ruban de masquage de carrossier.
 A gauche de la bande de masquage de carrossier. Classique et pas cher. A droite la bande Tamiya, beaucoup plus chère, mais beaucoup plus efficace pour un usage en modélisme.
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 Le masquage doit être soigné pour bien couvrir les parties à ne pas peindre. Dans l’Amphicar, il n’y au final pas beaucoup de masquage, mais certaines parties demandent de la précision.
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 Les phares et clignoteurs sont à masquer précisément. Tout ce qui n’est pas (ou qui est mal) masqué sera inévitablement couvert de peinture ! En même temps, c’est un peu le but de la manoeuvre...
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 Le châssis est totalement masqué : les trains roulants, et les hélices ne doivent pas être peints en vert !
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J’utilise uniquement des bombes de peinture pour automobile Motip, autant pour l’apprêt que pour la peinture elle-même.
J’ai choisi un apprêt gris, pour ne pas influencer le rendu de la peinture finale "Fjord Green" (vert fjord).
Pour cette teinte verte, j’ai fourni à mon quincaillier les références du seul fabricant la produisant encore à l’heure actuelle (mais pas en bombe...). Grâce à un ordinateur et une machine spéciale de Motip, il m’a fabriqué trois bombes de cette peinture et un petit pot de 250 ml : j’ai de quoi faire au moins trois Amphicar...
La troisième étape est la peinture proprement dite, en commençant par l’application de l’apprêt, à l’extérieur de la maison, lorsque le temps est chaud (> 20 °C). Après séchage (assez rapide), il est poncé à l’eau pour être bien lissé. Puis il est poncé à sec (au grain 800) pour garantir une parfait accroche de la peinture finale.
La peinture finale est aussi appliquée par temps chaud mais dans mon garage, après pulvérisation d’eau "dans l’air" pour faire retomber un maximum de poussières. Il faudra 2 à 3 couches pour que le résultat me satisfasse. Je n’ai pas verni la peinture, d’une part parce que cette dernière est suffisamment brillante et résistante d’elle-même, d’autre part parce que cela évite le risque de rater son application...
La dernière étape est le démasquage, qui laisse alors apparaitre enfin, "une Amphicar", de plus en plus ressemblante...

 La couche d’apprêt est appliquée, il y a quelques défauts à corriger mais rien de grave.
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