Navimodélisme RC - Webzine de modélisme naval radiocommandé

vendredi 26 avril 2024

Accueil Modèles et Kits Voile radiocommandée Vapeur Plans et documentation Radio et équipement moteur Techniques de construction Nouvelles et revue de presse Galerie de photos
  Contact  |  Liens  |  Agenda  |  Plan du site  |  Groupe de discussion  

Théorie

Les différentes sortes de modélisme naval

Albertus

Si ce webzine privilégie avant tout le modélisme navigant radiocommandé, et en particulier les modèles réduits plutôt que les modèles de compétition, je voulais resituer notre créneau parmi les autres passions navales

Le naval statique

Qu’il soit d’arsenal ou pas, le modèle statique fait hommage à une construction idéalisée.

Le modèle d’arsenal

Il respecte scrupuleusement la construction navale : les couples assemblés en poirier sont soigneusement poncés, les bordages sont méticuleusement brochetés, etc.
Considéré comme le sommet de l’art, le modélisme d’arsenal oblige le modéliste à respecter dans les moindres détails non seulement l’apparence extérieure du navire, mais également les méthodes de construction des différents éléments comme charpente, vaigrage, aménagement intérieur, gréement, en allant jusqu’à reproduire les techniques d’assemblage du modèle d’origine.

Le Fleuron, vaisseau de 64 canons - 159.2 ko
Le Fleuron, vaisseau de 64 canons
Crédit photo © Pierre et Jacques MAILLIÈRE

Détail d’une estope de poulie sur Le Fleuron - 104.6 ko
Détail d’une estope de poulie sur Le Fleuron
Crédit photo © Pierre et Jacques MAILLIÈRE


Le modèle statique

Généralement issus d’un kit qui suit avec plus ou moins de rigeur la réalité, il montre l’état final théorique du bateau. Parfois, un éclaté dans la coque montre l’agencement intérieur Souvent, seules les parties visibles correspondent plus ou moins à la réalité, le squelette interne étant en ctp

Le squelette d’un kit est généralement en ctp - 135.6 ko
Le squelette d’un kit est généralement en ctp
© photo du web

Si il ne s’agit pas d’un diorama, le modèle n’est pas forcément réaliste, mais idéalisé dans son aspect :

La différence entre l’arsenal et le kit basique est époustouflante ! - 109.2 ko
La différence entre l’arsenal et le kit basique est époustouflante !
© photos du web


Le diorama

En diorama c’est différent, puisqu’on présente alors le modèle "en situation", comme une photo en 3D !
Dans ce cas, on pourra par exemple chercher à représenter le remplacement d’un mât, ou le chargement de vivres, le bateau étant présenté dans un décor correspondant Cette discipline implique un grand travail de documentation et est généralement pratiquée par des modélistes compétents à la recherche du "détail qui tue"

Le Belem en bassin de radoub - 163.4 ko
Le Belem en bassin de radoub
Crédit photo © Michel Rosensohn


Le naval navigant

C’est un diorama vivant, puisqu’en plus de le représenter dans son élément, on anime le modèle, on le montre qui évolue sur l’eau, comme un film en 3D, cette fois !
Il est donc ridicule de par exemple faire évoluer un bateau trop vite par rapport à l’échelle de sa reproduction, mais il est encore plus absurde de le faire évoluer un Riva, par exemple, sans figurine assise au volant, comme une barque qui avancerait sans que personne n’actionne les rames

Challenge 152 VO open à Paris - 103.1 ko
Challenge 152 VO open à Paris
Crédit photo © Serge Ducruit

Si le bateau a un poste de pilotage sous cabine, on peut sous-entendre qu’elle est occupée, et il n’est alors pas indispensable de l’aménager ni de l’animer

Crédit photo © Raphaël Havranek

Si le bateau est un voilier (hors voiliers de compétition, ici je parle de maquettes) il faut au moins quelqu’un à la barre ou du moins sur le pont

Revenons au bateau RC...

... Et à l’aspect du bateau, qui doit à mon avis être représenté non pas comme sortant d’un écrin, mais comme étant réellement utilisé, représenté à une certaine époque de sa vie, avec un soucis de réalisme indispensable à sa crédibilité :
Le bateau peut être représenté comme en sortie du chantier naval, tout beau tout propre tout repeint
Il est évident qu’un yacht rutilant doit être représenté propre et rutilant, coque brillante et cuivres astiqués Mais un chalutier qui fait sa première marée aura pourtant déjà ses chaines un peu rouillées. Au retour, il sentira déjà le poisson

Un bateau de travail est souvent repeint par le patron lui même qui travaille à la brosse ou au rouleau, pas à la bombe

© photo du web

Si les joints de calfatage du pont est fait au départ par un maître calfat, son entretien se fait par les marins. Le brai qui est coulé à la louche en est la preuve
Donc, pour moi, quelques traces d’usure sont indispensables à un modèle navigant

Pont patiné réaliste d’un bateau de travail - 54.5 ko
Pont patiné réaliste d’un bateau de travail


Le critère de la patine c’est l’échelle du bateau :

Un bateau au 1/20e regardé à 1 m de distance est vu comme le vrai à 20m de distance
Il y a donc des choses à montrer, d’autres à suggérer et d’autres à oublier selon l’échelle
Plus l’échelle est grande et plus le détail doit être poussé.

A grande échelle, la clef de contact pourrait même être fonctionnelle - 120.3 ko
A grande échelle, la clef de contact pourrait même être fonctionnelle
Crédit photo © Jean-Marie Bichon

Poste de pilotage hyper-détaillé - 106.9 ko
Poste de pilotage hyper-détaillé

Pour le choix des couleurs, il faut, pour des raisons de réalisme de la perspective, n’utiliser que des couleurs mates ou satinées, légèrement ternies, les couleurs glossy étant réservée à ce qui est vraiment brillant dans la réalité, comme par exemple le ciré des marins pêcheurs, le verni des Riva, ou bien entendu le blanc de la coque des yacht de luxe.

L’assortiment de teintes mates, satinées et brillantes rend l’aspect final réaliste - 85.4 ko
L’assortiment de teintes mates, satinées et brillantes rend l’aspect final réaliste

La tradition fait employer certaines teintes plutôt que d’autres pour les coques ou le tannage des voiles.
L’antifouling rouge-brun se décline en plusieurs nuances selon l’état du bateau.
Pour les petits bateaux de travail,à repeindre régulièrement, il est par exemple possible que pour l’intérieur du pavois le patron du bateau ait utilisé un reste de peinture qui a servi à repeindre les volets et les corniches de sa maison

Donc pour moi pas de règles strictes, mais des réflexions logiques !


Après toutes ces réflexions plus ou moins pertinentes, je vous rappelle que l’important dans notre hobby est d’avant tout se faire plaisir, et que l’avis des autres ne doit en aucun cas nous faire renoncer à partager nos réalisations.

Figurines mises en situation réaliste

Il faut bien observer la réalité afin d’arriver à la reproduire


Cet article n’aborde pas la compétition quelle qu’elle soit, ni en concours de vitesse ni en présentation, ce webzine s’adressant avant tout aux amateurs de beaux bateaux faits de leurs doigts, même si parfois il est plaisant de s’extasier sur les performances réalisées par d’autres