Pièce spécifique de la discipline, la jupe est à la fois très simple et très compliquée.
Très simple car ce n’est que de la toile tendue par un flux d’air. Très compliquée car une erreur minime peut tout faire rater.
La jupe du Zubr est une soufflée-segmentée. Ce qui veut dire qu’en haut on a une espèce de boudin : la jupe soufflée, dans lequel circule l’air venu des turbines, et en bas une jupe segmentée formée comme son nom l’indique de segments en demi-doigts de gant, selon l’expression consacrée.
Cette première difficulté prise en compte, il faut faire attention au profil de jupe avant, qui est différent du reste de la jupe, ainsi qu’aux segments de la partie arrière qui ne doivent pas se remplir d’eau lors de la marche.
Les demi-doigts de gant sont alimentés par l’air venu de la jupe soufflée et du coussin.
Dernière difficulté : il y a des cloisons internes pour séparer les quatre coussins. J’ai commencé par en faire un modèle en carton et plastique de la taille de la maquette.
 Première mise en forme de la jupe En haut la coque, en bas la première forme du patron de la jupe soufflée
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On voit sur la forme que si les côtés et l’arrière sont simples, l’avant mérite beaucoup plus d’attention avec sa variation de diamètre. Chaque couple de la forme a été calculé à partir des informations des plans trouvés sur internet.
J’avais en stock du tissu de jupe noir pour mon aéroglisseur personnel. Imperméable et assez souple, il m’a semblé pouvoir convenir. Je me suis lancé dans la réalisation de la jupe soufflée. Ce tissu ne pouvant que se coudre, chaque partie a été découpée et les formes mis en places sur le gabarit, puis une fois ajustées, elles ont été cousues. Après, il a fallut découper les deux cent vingts segments de la partie inférieure de la jupe. Ils ont tous été montés par couture.

J’ai re-découpé 220 segments que j’ai collés et cousus sur une bande rapportée sur le bas de la jupe soufflée. C’est à dire que j’ai collé le bord supérieur du milieu du demi-doigt de gant, puis à l’aide d’un fil passé dans la partie effilée de chaque coté, j’ai été accrocher chacun des côtés du segment sur le centre de la jupe soufflée.
Quand c’est fait, il faut encore faire des trous dans la jupe soufflée pour alimenter chaque segment. En prenant la valeur de la surface alimentant la jupe soufflée et en divisant par 220, on obtient la surface du trou d’alimentation d’un segment. Ne voulant pas faire de trop gros trous, j’ai choisi d’en faire trois, plus petits, par demi-doigt de gant.
A l’aide d’un emporte pièce à plusieurs têtes, j’ai percé 660 petits trous : trois par segment - les plus petits derrière, des moyens sur le côté et des gros devant.
J’ai collé la jupe et retravaillé les sorties d’air des turbines pour optimiser le fonctionnement. Cette jupe étant moins "tonique" que la précédente, il y avait trop de fuite entre les segments. J’ai ajouté un point de colle entre chaque segment pour qu’ils restent bien joints entre eux. Dernier point d’attention : il fallait que les segments arrières n’écopent pas l’eau pendant le déplacement.
Je n’ai pas voulu faire des segments spécifiques. J’ai collé une "bavette" sous la coque qui vient obstruer les demi-doigts de gant sous la pression de l’eau. Faite en tissu de jupe, elle aussi, elle a une forme trapézoïdale et se colle sur le fond de la machine.
 Jupe avant au repos. On voit le collage sur la barre de la porte.
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Quand j’ai vu le résultat, j’étais content. Bon, je n’avais pas les cloisons internes, mais la jupe tombait comme sur le grand et les portes pouvaient fonctionner sans souci.
 Partie arrière de la jupe Il s’agit de l’angle arrière droit. On voit la jupe soufflée et les demi-doigts de gant.
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