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vendredi 29 mars 2024

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Construction d’une coque en bois

Un appareil à brocheter les virures (2)
2• Calculer le brochetage

Michel Remen

La prise des mesures

Nous allons voir maintenant comment calculer la largeur d’un bordé tout le long de la coque. On a donc au départ deux lattes collées de chaque coté de la coque (préceintes et galbords)
-  Prendre une bandelette de Bristol d’une dizaine de millimètres de large et d’une bonne longueur
-  Placer la bandelette sur le chant du Maître Couple (le couple le plus large), appuyée contre la préceinte et faire courir la bandelette sur le couple jusque contre le galbord
-  Marquer d’un coup de crayon.
-  Mesurez la longueur du développé.

Vous allez répéter cette opération pour tous les couples, et de chaque côté !

Le maître couple devrait en principe avoir le plus long développé. L’échelle du modèle va déterminer la largeur des bordés. Le plus grand développé va déterminer le nombre de bordés.

Le calcul :

L’échelle de votre modèle va vous déterminer la largeur des bordés (largeur « L ») Le plus grand développé divisé par « L » va donner le nombre de bordés pour couvrir un coté de la coque. Si cette quantité est décimale, vous arrondissez à la valeur au dessus.

CALCUL THEORIQUE :
-  Développé = 147 mm
-  Largeur de bordés 8 mm
-  Nombre de bordés = 147 divisé par 8 = 18,375*
-  soit 19 bordés de 7.736 mm puisque 147 : 19 = 7.736 mm

7,736 mm serait donc la largeur de tous les bordés sur ce maître couple, sur ce bord. En principe l’autre bord du même couple devrait être identique. (Il n’est pas pensable de coller 18 bordés plus un dernier de un tiers)

Cette opération de mesure avec la bande de bristol et à recommencer pour chaque couple et de chaque côté. Toutes ces mesures seront reportées dans un tableau dont chaque colonne représentera un couple, et dont chaque rangée représentera une virure
-  Attention de bien remplir la bonne case
-  Lorsque votre tableau sera rempli, vous aurez la largeur des bordés, à chaque couple tout le long de la coque. C’est cette valeur que l’on mettra en retrait de la face B de l’appareil à brocheter

Mais tout ceci est bien théorique....

En pratique :

Dans le cas de notre exemple, je prendrai 7,7 mm ou 7,8 mm de largeur pour les bordés en lieu et place de 7,736 mm. Croyez moi c’est bien assez précis, et c’est une des raisons pour laquelle je borde un tiers de la coque en haut et un tiers en bas... et ensuite je refais les calculs pour la partie restante.

Oui, je sais, c’est long.

Mais comme vous ne pourrez jamais être certain que vos baguettes sont toutes bien serrées les unes contre les autres, que vous avez toujours bien respecté les largeurs, que la pellicule de colle est bien régulière...

Donc par sécurité je couvre environ un tiers sur le haut de la coque, un tiers sur le bas et je refais les calculs, ce qui permet de déceler une éventuelle erreur... et de la corriger sans que cela se voie.


Les erreurs inévitables sont dues au positionnement de la bandelette, à l’épaisseur du trait de crayon, au calcul, à l’arrondi du calcul, au rabotage, aux virures mal serrées les une aux autres lors du collage, etc

Bonnes constructions

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Que ce soit une construction sur chantier, ou « en l’air », la façon de faire que je vais vous décrire reste valable. Cela consiste à mettre en place sur un bord puis sur l’autre alternativement, la première virure à hauteur du livet de pont (fausse préceinte) Ensuite mettre en place le galbord (première virure le long de la quille). Attention si les défenses/préceintes peuvent déjà être brochetées, le galbord lui, n’est pas brocheté. De plus lorsqu’il arrive dans le brion, suivant la forme de la coque, le plus souvent, il va remonter sur l’étrave. Il faut laisser faire, il donnera ainsi une assise élégante aux virures suivantes. Attention au démarrage : sur l’étrave, l’étambot ou le tableau, de bien avoir les virures à hauteur identique sur bâbord et sur tribord. Les bordages se terminent coupés en forme dans la râblure de l’étrave, et de l’étambot. (la râblure est parfois absente sur l’étambot)

Ma technique consiste à border environ un tiers en partant du haut et un tiers en partant du bas, en même temps de chaque coté.

Pour les coques en différence, il faut arrêter le calcul de l’arrière dans la coulée. Puis pour la partie dérive/étambot, on ne brochette plus. Au contraire, il faudra rajouter des morceaux de lattes. Et là les techniques varient suivant les chantiers, les ports et les époques. On trouve d’abord le plus facile, la virure en pointe, ça existe, j’en ai vu sur les vrais, mais ça n’est pas très professionnel

Le plus souvent on donne à ces virures de remplissage une forme spéciale, c’est-à-dire une virure en pointe, mais coupée avant la pointe, (coupée d’équerre). Cette virure avant de se terminer coupée droit, rogne un peu sur celle du dessus, et celle du dessous mais se termine toujours sur un couple. C’est de cette façon que j’ai réalisé entre autres le Liberté Bautier de Barfleur. Les trois dernières virures posées (la close, celle du dessus et celle du dessous) tenaient sans colle. Et toutes vont de l’étrave jusqu’à l’étambot comme sur le vrai !

Voilà ! J’espère que cet article un peu théorique et compliqué vous aura cependant aidé à comprendre comment se calcule un brochetage de coque et que l’outil décrit dans l’article précédent vous donnera entière satisfaction. Bien entendu et comme déjà dit, vous pouvez à loisir y apporter des améliorations personnelles. Pour le calcul des largeurs, vous pouvez aussi simplifier si par exemple le déroulement du maître couple fait 15 cm, en choisissant d’installer 15 baguettes de 10 mm. Dans ce cas, les baguettes affleureraient la face B sans être entamées par le rabot à hauteur de ce maître couple

Michel REMEN