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jeudi 18 avril 2024

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Construction d’une coque en bois

Construction en bois moule

Pascal Delapierre

La construction en bois moulé consiste à fabriquer un contreplaqué à la forme de la coque. Pour cette construction, on place des lisses non jointives sur les couples que l’on recouvre de deux couches croisées de bois de placage. Les lisses souples assurent la continuité des formes dans le sens de la longueur, le placage, encore plus souple mais davantage fléchi, assure la continuité des formes transversales. D’où cerise sur le gâteau, une coque qui ne nécessitera que très peu de ponçage et de mastic et qui pourra avantageusement être vernie. Paradoxalement, le bois moulé demande peu de dextérité pour deux raisons :
-  il est rare qu’une erreur soit irréversible
-  pour une construction en deux plis on a le premier pli pour s’entraîner.

Les couples et les lisses

Le début est très classique, on taille des couples et on les met en place sur le chantier, ainsi que le puits de dérive et la sous-étrave. Le puits de dérive sera préfabriqué trop long, il sera recoupé lorsque le borde et le pont seront en place. Avant mise en place, on entaillera la place de la lisse qui supportera le pont dans les couples, l’entaille sera à la taille de la lisse (5x3 pour un 50cm).

Mise en place des lisses

Coller les deux lisses de pont pour lesquelles les entailles ont été faites. Présenter, découper les entailles et coller en place les lisses de part et d’autre du puits de dérive, puis, ensuite, les autres. Je déconseille de découper les couples 4mm à l’intérieur de leur trace théorique pour éviter ces entailles et poser les lisses directement car on perd de cette manière beaucoup en tenue des lisses, en contrôle (les couples doivent être à fleur avec les lisses) et enfin « adieu l’étanchéité des cloisons. »

Ajustage des lisses

En laissant un écartement de 10 à 15mm entre les lisses au plus large, on a en général besoin de 5 à 6 lisses de chaque bord. Les lisses sont à peu près jointives aux extrémités de la coque.

Le bois moulé

On découpe des bandelettes de 15mm de large (environ) dans le bois de placage, veillez à ce que les arêtes du bois soient nettes et rectilignes. On ne gagne pas de temps à faire des bandes trop larges, elles perdent en souplesse et deviennent plus difficiles à ajuster.

Pour une coque en U, un seul lai est mis en place d’un bord sur l’autre ; pour une coque en V, il y aura un lais par bord.

Pose des lés

On place des lés à 60 degrés de l’axe, et la seconde couche à 60 degrés dans l’autre sens

Les lés de bois de placage sont présentés, recoupés et collés à la colle néoprène en alternance sur l’avant et sur l’arrière à partir d’un premier lé placé au milieu. L’ajustage des lés suivants consiste à enlever un petit triangle de bois aux extrémités du lé pour que son bord soit raisonnablement jointif avec son prédécesseur. Pour cela, on présente le lé un peu trop loin, on marque le surplus au crayon et on le découpe au cutter sur la planche à découper. Il s’agit normalement de moins d’un millimètre, en biseau, sur les derniers 2 cm du lé.

En collant au néoprène (colle contact), on évite ainsi les aiguilles, pinces à linge etc.... En attendant que la colle soit prête pour un lé, on ajuste le lé de l’autre extrémité. Un coup de ponçage léger après la première couche d’entraînement, et on recommence !

Le brion est difficile à enrouler sur une coque en U, quelques trucs :
-  écraser les fibres de lé à plaquer là où on leur demande d’être le plus souple,
-  mouiller les faces extérieures quelques minutes à l’avance et faire sécher sur place (retirer, enduire de colle et coller ensuite),
-  coller un scotch sur la face extérieure qui tient les fibres en place,
-  enfin étuver si rien d’autre n’a suffit.

J’ai aussi entendu parler de fers à souder modifiés sur lesquels on forme le bois en le chauffant. On arrive à tourner des rayons de courbure de l’ordre de trois millimètres, la pièce d’étrave finale reste donc courte.

Le pont et tableau arrière

De nouveau très classique : On décroche du châssis, recoupe le bois moule qui dépasse de la lisse de pont, forme la tête des couples au bouge choisi, colle le pont et le tableau arrière. Une résine sur roving léger (50 à 80g/m2) n’empêche pas de vernir la coque.

Le résultat obtenu pèse dans les 180g pour un 50cm et on pourrait jouer au rugby avec !

Le matériel nécessaire


-  Planche à découper, planche ferme pour le châssis, cutter, colles néoprène et vinylique ;
-  bois dur ou contreplaqué de bouleau pour le puits de dérive et le tableau arrière ;
-  balsa pour les couples ;
-  lattes de bois dur et bois de placage 0.5mm.

Lisses sur couples

Coque en V

En cas de retour de galbord comme ici, on a interêt à insérer des triangles de placage supplémentaires pour border la partie quille.

Juste après séparation du chassis

Détail après vernis