Il existe différentes techniques de construction, plus ou moins faciles, et qui chacune conviennent à un modéliste habitué à cette technique.
Pourtant, la construction d’une coque de bateau nécessite de faire attention à tant de choses, qu’il est plus intelligent de commencer par une des technique les plus fiables. Malheureusement, cette technique n’est pas celle décrite par les modes d’emploi imprimés dans les kits de construction bois.
La rigueur et la précision obtenue par la découpe laser ou la découpe au jet d’eau des pièces fournies dans les kits de qualité permettent généralement d’éviter les plus grosses déconvenues, et les nouvelles techniques d’assemblage proposées par certaines marques sont garantes d’un résultat valable, mais si le modéliste qui choisi un kit a compris en lisant ces articles à quoi il doit faire attention, il aura plus facile de suivre la méthode décrite par les fabricants.
De plus, le modéliste "mordu" ne tardera pas à se lancer dans une construction d’après un plan, un vrai plan, pas un mode d’emploi d’assemblage ! Cela lui permettra entre autres d’avoir un bateau choisi et personnalisé selon ses propres critères. Et à un prix généralement moindre !
Donc, à lire (et à relire) sans modération.
Un peu de théorie pour commencer

Savoir lire un plan a bien entendu une importance capitale que nous allons détailler. Il faut savoir qu’un plan de modèle réduit n’est pas forcément un plan de bateau réel que l’on a réduit.

Les matériaux utilisés en construction réduite sont les mêmes, mais leur densité relative face à leur environnement (l’eau) est différente.

Les plans de modélisme de qualité ont été corrigés éventuellement par leur concepteur, car c’est bien de concevoir et pas seulement de réduire qu’il s’agit.

Le nombre des couples aura été adapté, le tirant d’eau aura peut-être été légèrement augmenté et parfois le centre de gravité revu en fonction de l’implantation des différents éléments techniques
Echelle
La notion d’échelle est facile à comprendre (un bateau de 20 mètres à l’échelle 1/20e mesurera 1 mètre) et il est facile d’admettre que TOUS les éléments de la maquette doivent être à la même échelle. C’est logique, et cela paraît toujours évident ! !
Poids
La notion de poids du modèle est peut-être bien plus importante, et pourtant rarement envisagée en démarrant le modèle réduit. Simplement parce qu’on n’a pas compris son importance.
Pourtant, si un bateau réel pèse 56 tonnes, sa maquette au 1/20e DEVRA peser toute finie 7 kgs afin de flotter comme le vrai, enfoncé jusqu’à la ligne de flottaison dessinée sur le plan, mais aussi LE CENTRE DE GRAVITE de la coque devra se situer à l’endroit déterminé sur le plan, et en tous cas le plus bas possible dans le bateau.
Le poids de la maquette est obtenu en divisant le poids réel du bateau par le cube de l’échelle.
Donc avec un bateau de 56 tonnes au 1/20e, on devra avoir :
(cube=20x20x20=8000) donc 56000 : 8000 = 7 kg .
Pour ce poids final, il faut faire attention de choisir les bons matériaux pour la construction avant de l’entreprendre !
au 1/25e cela ne fait plus que 3,6 kg ! Dur dur !
Par contre, construit au 1/15e cela permettrait de monter à 16,6 kg ! aucun soucis à se faire !
La structure d’un bateau modèle, le principe de base :
Comparée à un squelette, on va discerner en gros : la colonne vertébrale, c’est la quille avec l’étrave et l’étambot, les côtes sont constitués par les couples et le bordage représentera la peau
La charpente axiale du bateau est constituée de la quille, de l’étrave et de l’étambot


Le tracé de ces pièces est à relever sur la vue de profil du plan

La charpente pourra être découpée d’une pièce dans un contreplaqué de qualité, d’épaisseur adaptée, ou réalisée en assemblant les éléments formés séparément à partir de tasseaux de bois bien droits. On choisira un ctp de Bouleau ou de Méranti, et des tasseaux de Samba ou de Hêtre

Sur la vue de profil, sont indiqués et numérotés les emplacements des différents couples.

Par facilité, ceux ci ne seront pas réalisés comme en charpentage de marine (14 éléments pour constituer un couple) mais découpés dans du contreplaqué plus fin que la quille, généralement un ctp de peuplier.

Les couples seront décalqués d’apres le plan, ou celui ci reproduit par photocopie ou au scanner en prenant soin de positionner le plan dans le même sens pour tous les couples (une photocopieuse et un scanner à plat déforment toujours dans le sens de l’analyse)

Les couples "papier" devront être vérifiés avant d’être collés sur le ctp (avec une colle sèche)
La moindre erreur de symétrie dans le tracé d’un couple, lors du dessin du plan ou de la découpe du ctp, aura des conséquences visibles sur la construction finale. Simplement par pliage, il est facile de contrôler la symétrie des couples "papier"
Les couples sont généralement enfichés sur la quille grâce à la découpe de varangue, cette entaille qui permet au couple de chevaucher la quille
La rigueur dans le tracé et dans la découpe de cette entaille est primordiale.
Une fois les couples fixés en place, on pourra commencer le bordage de la coque en la recouvrant de lattes jointives ou de panneaux. Les lattes sont collées sur le chant des couples, et collées entre elles par leur chants. Si les lattes choisies sont trop souples et qu’il y a des défauts dans la découpe des couples, il est facile d’imaginer le résultat désastreux qui apparaîtra au final, c’est à dire généralement trop tard. Avec des lattes de qualité, d’une essence et d’une épaisseur adaptées, la latte posera sur tous les couples sauf si ceux-ci ont des défauts. On pourra alors facilement corriger ces défauts de symétrie en ajoutant des épaisseurs ou en ponçant des débords, et si le couple était parfaitement symétrique, c’est sa position sur la quille qui pourra être avancée ou reculée de quelques dixièmes de mm afin d’obtenir une pose parfaite.
Vous trouverez, en haut de la colonne de droite, les liens directs vers les autres articles expliquant la construction d’une coque de bateau