Titillé par l’excellent article d’Albertus déjà paru sur ce site alors que je cherchais à construire un vieux gréement, je n’ai pas résisté au plaisir de réaliser ce bateau après en avoir acheté le plan à la revue MRB.
Je souhaite aujourd’hui revenir sur quelques points de ma propre construction. Inutile de reprendre celle-ci dans le détail, je vais simplement vous faire part de mes expériences en essayant d’apporter un complément à l’article très complet et détaillé déjà publié en 2003 par Albertus.
J’ai choisis ce voilier pour sa gueule sympathique, sa belle coque noire, et surtout pour sa réputation de voilier performant, c’est à dire manœuvrant et rapide. Je dois également vous avouer que, avant de me lancer dans cette réalisation, j’ai lu et relu l’excellent livre "construction sur membrures" écrit par Jean-Claude Chazarin. Ce livre est une formidable source de renseignements, de conseils et d’astuces et j’en ai fait mon livre de chevet pendant toute la construction du Bautier.
La coque.
Pour la pose et le collage des couples, puis des premiers bordés sur le haut de la coque, j’ai réalisé une solide fixation sur mon chantier.
 Début de construction avec posage solidement fixé au chantier. Remarquez les barrots provisoires pour chaque couple
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Ce dernier me permettait d’aligner de manière très précise les couples et de coller les premiers bordés en évitant toute déformation, jusqu’à obtenir un ensemble suffisamment résistant pour terminer le bordé quille en l’air.
 Pose des premiers bordés
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 On continue quille en l’air. On distingue bien l’usinage de la quille permettant d’y loger une partie du lest
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Vous remarquerez que deux couples sont ajourés pour laisser place au moteur. Oui je sais, d’aucun vont crier à l’hérésie car le LIBERTE lancé en 1900 n’avait pas de moteur. Je répondrais que cette petite entorse n’est que peu visible en exposition statique et absolument invisible une fois sur l’eau. C’est par contre une aide précieuse en cas de pétole, pour manœuvrer au port, et parfois pour aider le bateau à virer vent debout. A remarquer que les Bautiers, après 1930, étaient motorisés.
 Détail de la motorisation. La partie amovible de la quille à la base du safran permet le démontage de celui-ci et permet également de sortir l’arbre d’hélice pour l’entretient ou une réparation éventuelle.
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Une autre petite entorse pratiquement invisible : comme le conseille Jean-Claude Chazarain, la quille à été rehaussée de 15 mm permettant d’y fraiser un logement plus important pour le lest, ce qui abaisse le centre de gravité et améliore le couple de rappel. Enfin, le traditionnel plomb (densité 11.3) à été remplacé par du métal lourd (densité 18) ce qui donne tout de même pour un dm3 une différence de poids de 6,7kg.
 Bordage terminé coque prête à être fibrée. La quille est plus haute de 15 mm.
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Toute la coque est fibrée au tissus de verre 25 gr/m2 et résine époxy. Avantage de la fibre 25gr ? Elle est si fine que les défauts et les bordés restent visibles sous la trame. Après ce traitement, la coque est par contre bien protégée de l’humidité et parfaitement étanche.