Le pont, latté de 3x15 en tilleul, devait être calfaté comme les vrais, en insérant à force un cordon d’étoupe entre les planches. L’étoupe aurait été remplacée par un fil de coton brun trempé dans du verni.
 Essais de calfatage du pont Un cordon de coton est inséré à force entre les planchettes.
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Avant le calfatage, le pont doit être teinté et vieilli. Tout d’abord, teinture chêne moyen Les Anciens Ebénistes. Le bois doit être imbibé le plus possible. Après séchage, un coup de laine de fer dans le sens des planches. Ensuite, vieillissement du bois au sel de mer :
Le pont est recouvert de 3 kg de sel fin, maintenu fortement humide par vaporisation d’eau tous les jours pendant deux semaines.
 3 kgs de sel sur le pont On dirait de la neige... C’est Noël !
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 La trappe à poissons, couvercle enlevé Le sel mouillé forme une pâte corrosive. La teinture elle-même se désagrège
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Retirer ensuite le sel humide et laisser sécher 3 jours avant d’enlever le sel restant à l’aspirateur, puis passer chaque planche à la brosse métallique en acier, pour enlever les fibres tendres rongées par le sel. Après séchage, brossage à la brosse en laiton, puis à la brosse à dents usagée, puis deux couches de verni acrylique mat. POLYVINE 2xMAT
Le calfatage avec du fil de laine n’était à ce moment là plus possible, les planchettes, uniquement collées sur les barrots, et non pas à plein bois sur un sous-pont (comme dans le cas du Sirius), les planchettes donc ayant travaillé au point de ne plus présenter d’espace régulier entre elles. A certains endroits elle sont devenues partiquement jointives. (En fait, l’eau salée s’est infiltrée dans les fibres du bois lorqu’il a gonflé sous l’action de l’humidité. Au séchage, l’eau s’est évaporée mais les cristaux de sel sont restés prisonniers des fibres de bois, et ont dilaté les planchettes). Il fallait donc trouver une autre technique pour le calfatage.
J’ai finalement utilisé un enduit réalisé en malaxant de l’émail noir mat Humbrol à de la pâte de bois Polyfilla. Le produit est surprenant : séchage gris anthracite extrêmement rapide, plasticité étonante, allonge à l’eau ! Le bourrage des joints s’est fait avec le talon plat d’une lame de cutter. Les clous sont simulés : le bois est marqué au poinçon et les trous sont remplis du mélange. Le lendemain, le pont est passé, latte par latte, à la brosse dure, reverni de deux couches d’acrylique mat, et rebrossé à la brosse douce. Résultat criant de vérité !
Tout est vieilli simplement en usant le bois comme dans la réalité, en imaginant où se pose le pied du marin qui descend du roof etc . Autre exemple : le premier échelon de l’échelle n’est jamais usé, car on pose le pied directement sur le second échelon ; les montants ne sont jamais empoignés plus bas que la hauteur des épaules, etc.
 Accès au gaillard d’avant Il faut grimper sur le coin du coffre qui finit par être usé
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La rouille est réalisée avec de la vrai rouille en poudre, obtenue en laissant rouiller des tampons de laine de fer. Cette poudre tamisée est collée aux objet avec du verni, mais pas n’importe où ni n’importe comment. Tout est dans l’observation de la réalité, du haut d’un quai (tous les chalutiers rouillent pour les mêmes raisons, donc aux mêmes endroits) ou, si on habite à plusieurs centaines de km des bateaux, dans le détaillage de photos, et surtout dans la logique de réflexion. Les endroits repeints le sont généralement sur la rouille à peine brossée, il faut donc boursouffler ces endroits avant peinture. On peut à cet effet utiliser de la pâte à bois. etc !
 Accès à la passerelle A babord on doit monter sur les béquilles rangées le long du roof, à tribord il faut enjamber le coffre pour accéder au marche-pied en alu. Mais en descendant on marche forcément sur le rebord de planches qui doit présenter une forte usure
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Les grosses chaînes utilisées sur la maquette sont issues du catalogue d’accastillage Aéronaut. A l’achat, elles sont clinquantes dorées, il faut donc les peindre en noir puis les rouiller. J’ai donc tenté d’oxider le laiton en les marinant dans un bain d’amoniaque. Surprise : le laiton s’en va tout seul après une heure, et il reste une chaine en fer qui ne demande qu’à rouiller. On l’y engage en la trempant quelques minutes dans de l’acide sulfurique (prudence !). Les pneus de pare-battages font 7 cm de diamètre. Chacun d’eux est composé de deux demi-pneus de tracteur BRUDOR (jouets) Après assemblage il faut les user, les pneus servant de pare-battage étant des pneus usagés. Enfilés sur un tourillon, je leur ai fait parcourir quelques kilomètres sur une ponceusee à bande en mouvement Ils ont ensuite été peints en plusieurs nuances de gris-vert pour présenter l’aspect du caoutchouc cuit par le sel et le soleil. Généralement il est plus facile de représente l’usure en usant réellement, représenter la rouille avec de la rouille, le cambuis avec du cambuis. Attention au désordre sur le pont : si le bateau navigue, on a rangé la bouteille de pinard et tout doit être arrimé (notament les fûts d’huile). Les caissettes calibrées destinées aux sardines ne doivent pas voisiner avec la caisse à outils. Dans le vivier, les homards ne sont pas cuits, donc pas rouges. Pas de caisse remplies de coquilages qui seraient gros comme des ballons de foot. Et pas de bateaux fantômes, pensez à l’équipage.