Les nœuds ont, depuis l’origine, toujours été indissociables des constructions navales. Même les premières embarcations préhistoriques et les radeaux ont eu recours à cette technique d’assemblage. Mais avant d’aborder les nœuds, il faut parler des cordages avec lesquels on les réalise.
UN CORDAGE, C’EST QUOI ?
Voyons par exemple ce qu’en dit
Wikipedia :
- Cordage est un terme générique désignant les manoeuvres d’un bateau, reprenant grelins, amarres, filins, drisses, écoutes, haubans, etc. Le mot corde n’étant utilisé en marine que pour la corde de la cloche, pour la corde à ski (pour le ski nautique) et autrefois pour la corde qui servait à la pendre les marins condamnés.
Sinon, on dit un bout (prononcer le t final)
COMMENT FABRIQUE T-ON UN CORDAGE ?
Le
commettage est l’action qui consiste à créer un cordage, en enroulant ensemble et sur eux-mêmes, trois ou parfois quatre brins, dans le sens inverse du commettage de chacun de ces brins. Les
aussières sont commises une seule fois, à l’aide de 3 filins, ce qui leur laisse une certaine souplesse, les
grelins sont composés de trois aussières commises ensemble, ils servent au remorquage ou à l’amarrage.
 différents diamètres mais une même fabrication
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Au départ de la fabrication d’un cordage de chanvre, on part d’un fil obtenu par le filage du chanvre et appelé fil de caret, d’un diamètre compris entre 3 et 9 mm. Le fil de caret doit être constitué de fibres longues. Les déchets du filage donnent l’étoupe, utilisée entre autres pour le calfatage
Plusieurs fils de carets commis de droite à gauche donnent un toron Plusieurs torons commis de gauche à droite donnent une aussière Plusieurs aussières commises de droite à gauche donnent un grelin et plusieurs grelins donnent un câble. Les cordages sont le plus fréquemment faits à partir de 3 torons Ceux faits à partir de 4 torons en ont un cinquième qui sert d’âme axiale.
A l’époque les cordages étaient fabriqués d’une longueur de 195 m, d’où le terme encâblure. Une encâblure = 195 mètres. Certains câbles destinés aux ancres ( de 3,5 tonnes) pouvaient peser eux-même jusqu’à sept tonnes pour un diamètre de 65 cm.
Certains cordages sont goudronnée et ont ainsi une teinte marron, les cordages non goudronnés restent couleur de chanvre. En modélisme, le respect des couleurs est essentiel pour obtenir un aspect réaliste. La souplesse du cordage doit aussi être représentée. Nous aborderons les teintures et les mises en forme des cordages au fil des articles.
Quelques cordages fins :
le fil à voile fait de deux ou trois fils de caret, goudronné, sert à coudre les voiles aux ralingues. Sera donc toujours un petit peu plus foncé que la voile, quelle que soit sa teinte
le merlin fait 2 ou 3mm de diamètre. Pour des ligatures etc
la ligne, faite de 3 merlins commis, fait 9 à 12mm. rangée à bord en longueurs de 100 brasses (une brasse = 5 ou 6 pieds suivant le pays, un pied = +/- 30 cmdans des mannes en osier appelées "manoques"
le quarantenier est souvent goudronné. Il est constitué de 3 torons de 3 fils de caret. Il est d’un usage très courant, qui va des enfléchures à l’amarrage des haubans sur les cap de moutons en passant pas la drisse des pavillons, mais dans ce cas non goudronné.
Quelques gros cordages :
L’aussière qui a un diamètre compris entre 1 et 5 cm, goudronné ou non, à usage de drisse, d’écoute etc, est trois ou quatre torons de chacun cinq à six fils de caret
La ralingue est une aussière faiblement tordue, commise de droite à gauche . Ce cordage est cousu tout autour des voiles pour les renforcer, et c’est à ce cordage que sont fixée les différentes cosse auxquelles seront fixées drisses et autres écoutes.
le grelin est un gros cordage pouvant faire jusqu’à 30 cm de tour
le câble est encore plus gros, jusqu’à 60 cm de circonférence.
(source J-C Chazarain)
Les cordages utilisés en modélisme doivent IMPERATIVEMENT
être à l’échelle du modèle
être à l’échelle entre eux
présenter un aspect net
être commis dans le bon sens de rotation suivant leur usage
ne pas pelucher
être teintés correctement
Sur nos modèles, nous utiliserons donc différentes ficelles de coton de différentes grosseurs que nous utiliserons telles qu’elles, ou que nous commettrons à la demande au moyen d’une machine à commettre (un article décrivant une de ces machines est en préparation)
Le gréement d’un bateau est constitué de manœuvres dormantes et courantes. Les manœuvres dormantes sont pas exemple les différents étais qui une fois établis ne bougent plus, alors que les manœuvres courantes représentent tous les cordages servant à établir et à commander les voiles et leurs espars.
LES NŒUDS
Qu’est-ce qu’un nœud ? Quelle définition en donne par exemple La Rousse aux Petits Roberts ?
A quoi sert un nœud ? A attacher ? oui, mais pas seulement, et pas n’importe comment
Pourquoi y a-t-il autant de nœuds ? Parce que les nœuds ont différents usages, et qu’il y a donc plusieurs sortes de nœuds : des nœuds d’arrêt, des ligatures, des boucles, des nœuds d’ajut, d’amarrage, ....
Les noeuds sont utilisés partout, aussi bien à terre, sous terre, en l’air ou en mer à bord des bateaux. Au fil des prochains articles nous allons nous intéresser plus particulièrement à ceux-ci. Nous aborderons aussi les épissures et compléterons les nœuds décoratifs déjà traités sur ce site par Louis-Philippe