Bien que fabriquant un Yacht Flybridge, (comprenez "avec une sorte de terrasse au dessus du cockpit") l’assemblage de la coque, de type planante, reste identique à celle d’une Vedette Open. C’est à dire, en ce qui me concerne, avec une épine dorsale : la quille, et des côtes : les couples.
Après deux modèles assemblés de la sorte, je récidive aujourd’hui en travaillant "quille en l’air". Je trouve ce moyen de constuction pratique pour toute la partie coque.
Le squelette

Première étape
Réaliser un chantier. La planche du chantier est choisie légèrement plus grande que ce que sera le navire. Il faut en effet pouvoir y prendre appui tout autour de la maquette, par exemple pour tracer des repères au trusquin ou tout simplement pour pouvoir poser tout le petit matériel. Sur cette planche je trace un axe médian auquel je rajoute les perpendiculaires correspondant à la position de chaque couple. Je rappelle que sur mes bateaux les couples ne sont pas disposés à intervalle régulier puisque positionnés par rapport aux cloisons des cabines que je compte réaliser.
Deuxième étape
Découpe des quilles (deux pièces acollées de CTP 3 mm) et des couples. Sur ce bateau long d’environ 60 cm, il y a six couples. Ils sont en CTP 3mm et 5 mm d’épaiseur.
 Découpe des pièces
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Les couples sont naturellement munis de leurs allonges : pattes nécessaires à la fixation des couples sur le plan de travail au moyen de tasseaux. De plus, ces allonges calculées à partir de la ligne de flottaison règlent en hauteur l’inclinaison de la quille
Troisième étape
Préparation des tasseaux : j’ai utilisé des 1/4 de rond en bois de 20x20mm. J’ai tracé sur une face l’axe médian et lors de la pose je le ferai correspondre à l’axe du plan de travail. Les couples sont vissés dessus, puis ces ensembles sont vissés au plan de travail. Je les positionne au droit de chaque perpendiculaire.
Quatrième étape
Pose de la quille. La forme de la coque se devine, les couples sont rigoureusement alignés. Je colle alors la quille dans le fond des encoches prévues pour cela. Je veille à garder bien perpendiculaire chaque couple par rapport au plan de travail.
Cinquième étape
Je colle les baguettes de renforts. En tout il y en a douze : six de chaque coté de la carène. Elles sont utiles pour rigidifier l’ossature et augmentent encore les surfaces d’encollage des futures planches de coque. Elles garantissent aussi que les couples ne vrillent pas les uns par rapport aux autres, qu’ils soient bien paralèlles entre eux.
 Le squelette
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Il faut ajouter deux renforts de proue. En effet, les baguettes ne se cintrent pas suffisament pour venir mourir contre la quille à l’étrave
Placage des bordés
Sur une coque de type planante, cela se résume à quatre planches, deux pour les fonds et deux pour les flancs.
Je commence par les fonds. Dans un premier temps, j’ajuste un gabarit de carton, puis je découpe une planche de samba d’épaisseur 1,5 mm suivant ce modèle. Par retournement, le gabarit servira aussi bien à babord qu’à tribord. Il faut cependant retoucher encore quelques petites imperfections. Je vérifie que le panneau couvre parfaitement l’espace prévu en m’aidant pour cela des baguettes de bouchain d’un coté, et de la quille de l’autre. Enfin je colle, en utilisant une grande quantité de pinces pour bien plaquer la planche contre les couples et les baguettes de renfort. Je recommence ces opérations pour l’autre coté, mais ne pouvant plus disposer de moyen de serrage coté quille, je m’aide de poids pour exercer une pression suffisante.
 Collage des flancs
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Les flancs sont préparés également grâce à des gabarits. Ils dépassent grossièrement du bouchain vif et légèrement de la baguette de franc-bord. Ce n’est qu’ une fois les flancs collés et secs que j’arraserai le bas du franc bord. Coté proue il faut ruser avec une pince et une cale pour bien plaquer l’extrémité de chaque flanc sur la quille. A cet endroit, la planche doit fortement se vriller. Là, plus encore que pour les fonds, le trempage préalable des panneaux à l’eau tiède est indispensable, sans quoi c’est la rupture assurée !