La construction de la coque commencée d’une façon très traditionnelle en fixant tous les couples sur la quille, se poursuit en couvrant les flancs, baguettes par baguettes. En effet, la forme ventrue de la carène impose l’emploi de morceaux de bois de largeur minime : 5, 7 ou 10 mm seulement.
- Pose des bordés
Pour ma part je pose le bordé(1) à la fois en montant de la quille vers les flancs, et en descendant du livet de pont vers la quille, et ce, bien sûr, symétriquement à bâbord et à tribord. Cela me permet de poser 4 lattes tous les 2 jours : le premier jour au matin, mise en place contre les couples de la baguette humidifiée, et séchage en forme la journée et la nuit. Le lendemain matin, collage de la baguette contre les couples (sauf au niveau de la cale) et surtout contre le chant de la précédente, et séchage de la colle la journée et la nuit... Ceci de chaque côté simultanément. Et on recommence le surlendemain...
 Le travail sur la coque est provisoirement laissé de côté après cette étape
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Il ne faut pas de précipitation dans cette étape : c’est long, mais la solidité de la coque, avant tout renfort, est déjà impressionnante à ce stade, grâce au fait que les baguettes ayant séché en forme ont déjà le bon profil avant l’encollage, ce qui permet à ce dernier d’être très efficace car sans contrainte, sauf la pression exercée chant contre chant par les pinces de serrage.
- Mise en place des faux couples
Le bordé est provisoirement interrompu après la pose de la lisse de plat-bord(2) et de quelques virures(3) qui permettent de manipuler la coque sans risque. Un espace subsiste, qui permettra de travailler sur le pont et de fixer les faux couples en autorisant l’usage de pinces, ce qu’un bordé complet empêcherait.
 Le doublage des couples dans la cale est terminé ainsi que les renforts des quilles d’échouage. Des gabarits en carton sont ajustés pour réaliser le vaigrage(6) de la cale
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Le travail de la partie visible de l’intérieur de la coque peut commencer : je forme quelques faux couples en mouillant et en courbant des... baguettes chinoises, qui ont juste la bonne dimension ! Les allonges de fixation des couples au chantier sont sciées, le couple situé dans la cale est complètement supprimé, et quelques faux couples en baguettes chinoises sont alors collés de manière à rigidifier la coque déforcée par l’enlèvement d’un couple entier et des jambettes.
- La cale et le pont
Après la pose de ces couples qui seront visibles, j’ai réalisé les panneaux de cale (avec le capot moteur amovible à l’arrière en prévision d’un apport d’air frais en navigation), puis le plancher de la cale. Sa partie centrale est amovible pour permettre l’installation des batteries en navigation, tout en dissimulant le passage des câbles électriques entre la partie arrière et la partie avant du bateau.
 On distingue bien le marouflage... Le lattage de la cale est en cours, la partie centrale amovible est terminée.
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Ensuite j’ai procédé à la mise en forme des couples de l’avant qui recevront un pont et la cabine. Puis j’ai installé le « pont » autour de la cale (son ajustage est facilité par l’absence de bordé de pavois à ce moment de la construction... et par une technique de découpe qui m’est propre !).
 Quelques lattes supplémentaires terminent le pont au niveau de la cale. La structure amovible du pont arrière est en cours de réalisation.
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Je me suis ensuite occupé de la structure du pont arrière qui supporte l’accès aux machines et les pieds de portique (une partie de ce pont arrière est amovible également pour accéder à l’électronique : récepteur, moteur, variateur, servo de gouvernail etc.).
 La coque est maintenant fermée, un premier ponçage permet de dégrossir les plus gros défauts.
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Lexique des termes employés
1 BORDÉ : Planche utilisée pour assembler les côtés de la coque et former son enveloppe extérieure. Par extension, les flancs du bateau.
2 LISSE DE PLAT-BORD : planches posées à plat sur le bordage et assurant la jonction entre les murailles et le pont. Sur les parties non-pontées, désigne le rebord supérieur du bordage et donc de la coque. LISSE DE PAVOIS : bordés posés à plat sur le pavois autour du bâtiment et pouvant servir de rambarde
3 VIRURE : Une virure est une suite de bordages mis bout à bout dans le sens de la longueur du navire.
4 PAVOIS : l’origine du mot pavois (mot de même origine que pavillon) est la couverture par l’extérieur des bastingages des navires
5 BARROTAGE : Fait de placer des barrots, des poutres transversales du pont d’un navire .
6 VAIGRAGE :Bordage formant le revêtement intérieur de la coque, constitué des vaigres (Bordé intérieur de la coque, formant le vaigrage)