Le chantier va bon train. Après les ponts de cale, je m’attaque aux ponts avant et arrière. Puis ce sera le tour des pavois et du marouflage au tissu de verre de la coque.
- Le pont arrière
Le lattage du pont arrière est réalisé des bords vers le milieu, en fixant provisoirement, sans la coller, la latte de jonction (à bâbord et tribord) entre la partie fixe et la partie amovible. Il est important de coller les lattes directement « en position » sur les barrots, et légèrement mises en forme selon la tonture. Il reste à ce moment juste la place pour passer une fine lame de scie pour sectionner les barrots afin de désolidariser la partie amovible.
 Désolidarisation de la partie amovible L’espace d’une latte laissé entre la structure fixe et la structure amovible permet le passage d’une lame de scie pour couper les barrots
|
Il suffit ensuite de coller la dernière latte de chaque coté, puis repositionner le pont amovible en place et poncer le tout : la jonction est pratiquement invisible.
- Les ponts avant
Ce ne sont pas à proprement parler des ponts, mais il y a bien deux niveaux à l’avant, puisque entre la cabine et la proue l’espace est totalement couvert jusqu’au niveau du plat bord. Par abus de langage mais pour aider à la compréhension, j’appellerai désormais cet espace le « pont supérieur », qui dans la réalité pourrait être assimilé à un gaillard avant, mais auquel l’accès se fait par l’intérieur de la cabine (du moins je le suppose !).
 Aménagement de la cale avant J’ai donné libre cours à mon imagination : un escalier métallique (en plaque offset, morceaux de moustiquaire et profilés plastique...), quelques planchers en déchets de lattes, et un éclairage 3 points
|
J’ai aménagé pour le plaisir l’accès à la cale avant. Il y a des « planchers » dans la cale (certes anachroniques, mais le patron avait envie d’une cale « propre » !), un escalier pour y accéder, et une trappe fonctionnelle au niveau du « plancher » du gaillard avant
La paroi verticale entre les deux « ponts » n’étant pas au niveau des couples de construction, ces derniers ne peuvent servir de support. Il faut donc ajouter cette paroi. La difficulté réside dans son bon ajustement dans le plan vertical, puisqu’à ce niveau les jambettes de pavois ne sont plus perpendiculaires au pont.
 La paroi entre les niveaux de pont avant Il faut fabriquer la paroi qui sera, à cet endroit, à 90° par rapport au pont principal. Des gabarits en carton sont nécessaires pour l’ajustement des deux morceaux de la paroi !
|
La paroi et les ponts sont ajourés pour recevoir la cabine amovible. Mais puisqu’il y a à la fois, un bouge, une tonture, et le fait que le « pont supérieur » ne soit pas dans la continuité horizontale du pont principal (il remonte beaucoup plus vers l’avant), on se doute que la construction de la cabine devra se faire en place, après moult gabarits en carton...
- La finition de la coque (avant peinture)
On peut ensuite coller une lisse intérieure contre les jambettes au niveau du plat bord de pavois, (cette lisse augmentera la surface de pose du couronnement), puis chantourne, ajuster et fixer le plat bord et le couronnement. Vu sa taille, je l’ai fait en trois parties.
 Plat bord en cours La lisse intérieure de plat bord est collée contre les jambettes. La surface de collage des plats bords est ainsi augmentée
|
Un dernier ponçage et la coque est maintenant prête à être marouflée. La technique est classique : pose d’un voile de tissu de verre 25g, « tapotage » de la résine époxy (allongée à l’alcool à brûler pour bien imprégner les fibres de bois) à l’aide d’un pinceau raide réservé à cet usage, puis, après polymérisation, deuxième couche de résine, cette fois tirée comme une peinture et non diluée (ou à peine). Procéder par demi-coque, la durée de vie en pot de la résine étant limitée, bien que largement supérieure à celle de la résine polyester !
 La coque terminée, apprêtée, mais la mise en peinture se fera plus tard...
|
Viennent alors les finitions du gros œuvre de la coque : perçage des sabords ; installation contre les jambettes des fileux servant de points d’attaches divers ; finition de la partie intérieure du pont autour de la cale ; réalisation des sabots d’échouage et dans la foulée réalisation du safran, puisque j’ai finalement opté pour un talon de quille démontable, et donc que j’ai scié l’arrière de la quille...
Lexique des termes employés
Tonture : Désigne la courbure longitudinale d’un pont d’un navire
Bouge : Désigne la courbure transversale d’un pont de bateau
Plat bord : Larges planches qui couvrent les creux entre préceintes et pont, en enserrant les pieds des jambettes de pavois
Sabord : Anciennement, ouverture permettant la sortie de la bouche des canons, ou des avirons. Dans ce cas ci, "sabord de décharge" ou "sabord de pavois", ce sont les ouverture dans le flanc d’un navire, au raz du pont, permettant l’évacuation de l’eau embarquée. Appelés aussi "Dalots"
Fileux : Planches ou petits madriers boulonnées sur plusieurs jambettes, servant de râtelier à cabillots, ou simplement à tourner des écoutes, frapper des filins etc
Cabillot : longue cheville de bois servant à amarrer les manœuvres courantes
Couronnement : Partie du plat bord de pavois qui couvre le tableau arrière