Voici une série d’articles sur la construction de mon dernier modèle, le petit Barracuda des chantiers Beneteau. C’est en lisant mon forum de modélisme naval habituel, que j’ai appris l’existence de ce plan. En réalité, je suis le premier à le fabriquer sur la base de ces nouveaux plans. L’auteur m’a demandé si je voulais être le chef de file de ce projet et lui renvoyer régulièrement les mises à jours si nécessaires de ses plans. J’ai tout de suite accepté.
Le modèle réel
C’est un navire de petite taille, d’une longueur de 8,78 m hors tout pour une largeur de 2,98 m. Son poids est de 3,4 tonnes avec les deux moteurs. Ces derniers sont hors-bords. Mon précédent bateau était lui aussi un bateau à moteur de plaisance : le LAZZARA LSX92
J’ai réalisé ce yacht à l’échelle 1/18e. Malgré la petite taille du Barracuda en comparaison, j’ai voulu tout de même le fabriquer à la même échelle, histoire de pouvoir les faire naviguer en même temps sans avoir de disparité d’échelle.
 Profil barracuda avec option timonerie extérieure
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Le Barracuda est ce que l’on appelle un "pêche promenade". Il a un programme assez étendu, allant de la sortie à la journée, la petite croisière le temps d’un long week-end, ou encore la sortie pêche.
Aussi, tout a été prévu : A l’arrière le cockpit est équipé de viviers et de porte-cannes. En option on peut instaler à la place de la banquette, dos à la superstructure, un coffre de rangement couvrant toute la largeur de la cabine. Avec une façade bois (vue sur les images 3D du constructeur) il embellit cette partie du bateau surtout comparativement aux simples assises.
Des banquettes il y en a jusqu’à trois, deux dans le cockpit et une devant le pare-brise. On peut également installer un petit bain de soleil à l’avant. Le toit ouvrant laisse passer une lumière abondante dans le carré, voir dans la cabine.
 Une vue 3D avec le coffre derrière la cabine
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A l’intérieur on trouve deux sièges pilote et co-pilote derrière le poste de conduite, un peu encombrant et pouvant pivoter à 180° pour venir faire face à la banquette arrière. Entre-eux, deux petites tables, fixées sur chaque coté, se déplient pour former un carré. Un équipement succint de cuisine est dissimulé dans le coté tribord. Des petits rangements sont placés au dessus de ces plateaux.
 L’intérieur vu depuis la banquette
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A l’avant, une descente sur bâbord accède à la cabine. A tribord, un étroit local reçoit un WC marin et un petit lavabo, le tout hydrofuge sous un pommeau de douche. Dans la proue, un lit recouvre tout l’espace. Une niche prévu dans la pointe fait office de rangement.
Pour finir, une option propose un second poste de pilotage extérieur, en arrière de la cabine. On y accède par une échelle sur tribord. L’espace est prévu pour deux personnes.
L’étude
L’étude à été faite à partir des documentations à notre disposition, à savoir la brochure proposée sur le site Beneteau, les nombreuses photos trouvées sur le net et celles que j’ai prises au Salon Nautique de Paris.
A partir de ces éléments, il a été possible de modéliser, sur le logiciel libre Delftship, la coque puis le bateau tout entier. Il a été possible de vérifier la masse du navire, donc son déplacement par rapport au modèle réel. Lorsque les chiffres sont identiques, on peut penser que notre forme de coque est relativement similaire à celle du Barracuda.
 La modélisation sur Delftship
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Ce travail se fait à l’échelle 1. C’est au moment de l’impression que l’on applique notre coefficient réducteur. On place dès lors les sections transversales aux positions retenues pour positionner nos futurs couples. Puis on exporte les plans de lignes vers un logiciel de dessin vectoriel. Ensuite on isole toutes nos sections pour définir les contours de chaque couple.
 Plan, vues extérieures
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Pour le moment j’ai à ma disposition un plan d’ensemble avec toutes les vues extérieures (sans l’option timonerie extérieure) et un second plan avec tous les couples, la quille et le positionnement des uns par rapports aux autres. Un troisième plan est encore en cours d’exécution : celui des superstructures.
L’échelle retenue à été le 1/18e. Ce qui nous donne les caractéristiques suivantes :
Longueur de la coque : 43,5 cm
Longueur hors tout : 47,0 cm (avec les hors bords)
Largeur : 17,0 cm
Poids : 0,6 Kg tout équipé
Les difficultés et les solutions
La première difficulté réside dans le fait qu’il faut réussir à fabriquer le bateau pour un poids tout équipé de seulement 600 grammes. Partant de ce constat, les moindres dizaines de grammes gagnés ici ou là seront les bien venues.
Dans ce but il faut choisir au mieux tous les organes de radio-commande. En premier lieu les plus lourd, les moteurs et les accus.
Nous avons retenu les moteurs Speed 300 7,2v à 50 gr/pièce. L’accu sera un pack LiPo 2S 1000mAh 7,4V à 60 gr.
Dans le même esprit, le choix des épaisseurs de construction est primordiale.
coque fond en contreplaqué 0,8 mm
coque flanc en contreplaqué 0,6 mm
quille en contreplaqué 3,0 mm
couples (7x) en contreplaqué 1,5 mm
pont en contreplaqué 0,4 mm + renfort balsa
superstructure en contreplaqué 0,6 mm
moteurs hors-bord en bloc de balsa
Suivant les surfaces données par le rapport hydrostatique de Delftship et celles récupérées sur le logiciel de dessin vectoriel, on obtiendrait un poids tout équipé de l’ordre de 550 gr. Bien entendu il y a toujours pas mal de différences entre la théorie et la pratique...
Avec des matériaux aussi fin, les travaux de découpe, et surtout d’assemblage sont très fragiles.
 Principe de transmission
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Le second défi à relever est celui des transmissions. Le modèle réel est motorisé en hors-bords, deux blocs de 150 cv ou 200 cv maxi.
Comment imiter ces moteurs ? Je ne me vois pas les fabriquer fonctionnels !
La solution la plus simple serait de prévoir deux moteurs en simple ligne d’arbre dans la cale. Les hors-bords seraient factices, montés sur un axe et pourraient servir alors simplement de gouvernails.
Ou alors faire un mix de ces deux solutions. Soit deux moteurs dans la cale, transmission via lignes d’arbres.
Les moteurs hors-bord seraient toujours montés sur un axe au tableau arrière et dans leur parties basses, recevraient un petit axe de transmission sur lequel d’un coté se visserait l’hélice et de l’autre se raccorderait la ligne d’arbre via un raccord souple. C’est à mes yeux ce qui se rapprocherait le plus de la réalité et vraissemblablement réalisable. Un petit servo commanderait par paire les deux blocs extérieurs. C’est cette dernière solution que j’ai retenu.
Prochain article
Début de la fabrication, la coque