Je vais vous décrire un truc simple qui embelli beaucoup les maquettes sans demander beaucoup de temps ni d’argent. Il s’agit de la confection des pare-battages ou défenses de coques, utilisés pour amortir les chocs entre la coque et le quai, et les dégradations dues aux frottements entre deux bateaux amarrés l’un à l’autre.
 Résultat d’une journée de travail
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Le matériau de base pour fabriquer ces défenses est donc la ficelle. J’utilise généralement du cordonnet coton 66%/ polyester 33% de couleur écrue et de 1mm de diamètre (existe aussi en plus épais, à choisir en fonction de l’échelle du modèle) ou de la ficelle de lin de diamètre 1,10 mm qui est plus foncée et donc d’apparence moins neuve. Pour certains modèles une ficelle de lin goudronnée peut également faire un joli effet.
 Le matériel
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Il faut aussi une âme, un support autour duquel nous tresserons la ficelle. J’utilise des bouchons de bouteilles de vin en liège qui ont l’avantage de se laisser travailler très facilement, d’être très léger et ... d’être gratuit : récupération de la bouteille de la veille. Attention, on trouve à présent certaines bouteilles de vins bouchonnées avec des bouchons en matériau composite/plastique qui ne conviennent pas.
Enfin, en plus des quelques bricoles que tout le monde a dans son atelier (petite pinces crocodile, épingles diverses, etc) il faudra surtout une aiguille à barder (à subtiliser dans la cuisine). Celà se présente comme une aiguille à coudre normale, mais en cinq fois plus grand (on l’utilise notament pour recoudre la volaille farcie).
 Le bouchon synthétique en haut à droite ne convient pas
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Réalisation
On prend donc un bouchon de liège et de la ficelle. Pour avoir une idée de ce qu’il faut prévoir comme longueur de ficelle, disons que pour emmailloter un bouchon de Beaujolais, il faut prévoir +/- 3,50m de ficelle 1mm
Pour commencer, on met en forme le bouchon de liège en fonction des dimensions de la défense que l’on souhaite obtenir (moins les deux millimètres qui représentent l’épaisseur totale du cordage).
Transpercer le bouchon d’un gros clou que l’on serrera dans le mandrin de la perceuse, elle-même serrée horizontalement dans un étau. Mettre en marche (vitesse moyenne) et affiner la forme en utilisant tout d’abord une râpe ou du papier de verre à gros grain.
Attention : la poussière de bouchon vole partout et le bouchon diminue rapidement en diamètre. Pour des cylindres ou des sphères de 10mm ou moins, l’idéal est d’utiliser des bouchons denses comme ceux de crémant, de mousseux ou de champagne qui sont plus compact, ou des bouchons en liège reconstitué
 Tour après tour, le bouchon va être masqué par les boucles. Les différentes couleurs à chaque tour sont pour la compréhension, c’est évidemment la même ficelle qui tourne autour du bouchon
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Ensuite, sur le dessus du bouchon on plante une épingle et on fait de même dans le haut de la face ronde. Pour réaliser une défense cylindrique de 10mm de diamètre et de 38mm de longueur, il faut prévoir trois mètres de ficelle de 1mm de diamètre. Après avoir enfilé une longueur de ficelle, on en attache une extrémité à l’épingle supérieure (au moyen d’une pince crocodile) mais en gardant une dizaine de centimètres de sécurité, on fait un tour complet autour du bouchon en se servant de l’épingle latérale comme d’un guide, et on fait une première boucle à l’aide de l’aiguille.

Les boucles s’enchaînent ensuite de la même manière que la première, sur tout le tour de ficelle autour du bouchon.

Pour la deuxième rangée (et les suivantes), la boucle s’accrochera chaque fois à la section horizontale entre deux boucles de la rangée supérieure.

Quand vous aurez tressé sur toute la hauteur du bouchon, vous enleverez l’épingle sur la face ronde, et en tirant doucement sur les 10 cm de fil du haut, vous refermerez le haut comme un sac. Evidemment le bas se découvrira, et il faudra encore tresser quelques tours, ce qui est tout à fait normal. Quand vous arrivez à nouveau à niveau de la face inférieure du bouchon, vous devez continuer à tresser en accrochant une fois sur deux la rangée de boucles sur la rangée supérieur. Au fur et à mesure, vous fermerez ainsi votre défense.
Finalement, quelques passages sous les boucles suffiront à maintenir le tressage en place sans avoir recours à de la colle ou des nœuds.

Avec un peu d’entraînement vous prendrez très vite la main et la vitesse de réalisation sera rapide : comptez une trentaine de minutes par défense.