Les figurines trouvées dans le commerce n’ont pas forcément la bonne pose pour figurer sur nos maquettes. Par exemple, sur le LifeBoat 47Ft, j’ai besoin de personnages assis sur les sièges de pilotage. Cinq personnages en tout sur la passerelle ; dans des positions pas vraiment relax. Les figurines CapMaquette vont servir de base à de profonds remaniements. L’astuce, je l’ai déja décrite, consistera à tronçonner puis recoller les membres ou le torse en modifiant les angles des genoux, des coudes, des épaules eu de la taille.
Quand c’est simple comme changement, pas de problème, un léger décalage suffira, et on peut tronçonner sans crainte.
Mais pour assoir un personnage initialement debout, lui appuyer les pieds sur les pose-pieds, lui placer les mains sur un volant presque horizontal, lui donner une position correcte, pas de quelqu’un dans un divan devant sa TV mais de quelqu’un pilotant un canot rapide, les problèmes sont nombreux et les erreurs fatales.
La première chose à faire est de construire le siège et de le mettre en place sur la passerelle, puis d’observer la position d’un ami assis dans les mêmes conditions, sur un siège similaire, tabouret de bar ou siège de dactylo, lui faire prendre la pose et si on peut d’en faire des croquis fidèles ou des photos pour relever la position des bras, des jambes, de la taille, du mouvement que prendra la veste etc
Afin de ne pas risquer d’abîmer irrémédiablement la figurine de base, j’ai décidé de la dupliquer. en résine polyuréthane, moules en silicone de moulage (rien a voir avec le silicone sanitaire en cartouche !)
Pas besoin de dupliquer la tête ni les mains, mais les bras vont être fortement modifiés, les jambes aussi, et forcément la taille et le bassin.
Je prend une empreinte des éléments avec le silicone, par la méthode suivante :
La pièce à dupliquer est posée sur un lit de plasticine, celle-ci montant jusqu’au plan de joint. IL EST IMPORTANT DE BIEN LISSER CETTE LIGNE DE JONCTION, ceci afin d’éviter un trop conséquent ébarbage des pièces coulées.
Le bloc de plasticine (dans lequel on a creusé deux ou trois embossements qui serviront de clef de positionnement) est entouré d’une bande de carton formant boîte, maintenue par un élastique. On prépare une certaine quantité de silicone de moulage et l’on coule celui-ci dans le moule, sur la plasticine et ce qui dépasse de la pièce à mouler. Il faut minimum 2 cm d’épaisseur pour une rigidité correcte du silicone.
Après la prise de ce premier demi-moule, on enlève le carton, et on retire la plasticine, tout en conservant la pièce à sa place, semi-noyées dans le silicone de moulage. Un peu de vaseline sur le silicone apparent, puis on remet le carton et on recoule le silicone, pour obtenir le second demi-moule.
 Le modèle est resté en place, pris dans le silicone, mais on a enlevé la plasticine. Les flêches bleues montrent les ergots faisant clef de positionnement
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 Les deux partie d’un moule du tronc du personnage. la souplesse du silicone permet de retirer facilement le master même si certaines parties ne sont pas de dépouille. La résistance au déchirement de cette matière est exceptionnelle, sa finesse de détails est remarquable
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Après la prise, on enlève le carton et on retire le modèle, puis on reforme la boite, en ajustant bien les deux parties du moule, et en les maintenant avec un élastique. Il reste à couler la résine polyuréthane et on obtient un duplicata du modèle, qu’on n’hésitera plus à tronçonner.
 Les flêches jaunes montrent les endroits où la matière a été ajoutée. La figurine a été coupée à la taille, le plan de coupe a été poncé du côté du ventre. Un peu de matière ajoutée est alors nécessaire dans le dos dont on doit refaire l’arondi. Les bras sont coupés aux coudes et un fil de laiton est inséré entre le bras et l’avant bras. Il va permettre l’ajustement facile de l’articulation, puis celle-ci, bloquée par une goutte de cyano, est remplie avec la pâte époxi. Une fois les jambes pliées aux genoux, il faut faire une large entaille sur l’avant du bassin, là où sont normalement les poches de la veste, et y introduire le haut des cuisses. Les fesses doivent être créées, et les plis de la veste refaits
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On coupe les jambes aux genoux, en enlevant un large triangle de matière derrière ceux-ci, on fore un trou dans chaque morceau et on y enfile un bout de fil en laiton malléable. On plie l’articulation comme prévu en s’inspirant des photos ou des croquis, puis on rempli le vide derrière le genoux avec de la pâte époxi à deux composants (plomberie). La figurine prend forme, et le coût du duplicata, relativement faible une fois le moule fait, permet toutes les fantaisie, on peut tout essayer, on peut rater... se retrouver avec des morceaux tellement petits qu’ils en deviennent inutilisable et obligent à retirer un clone... et on ne s’en prive pas !
 Ils sont figés dans une pose naturelle. Des personnages sont indispensables sur une telle maquette. On ne peut pas imaginer la voir naviguer sans personnel à bord. Un peu comme est indispensable le pilote sur une moto radicommandée.
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Remarque importante
L’achat du matériel de duplication est un sérieux investissement, les produits se vendent au minimum par litre et coûtent cher ! Il est finalement évident que pour modifier une figurine, il vous faudra simplement partir de l’original acheté. Vous avez un net avantage sur moi : cet article est paru, et il vous suffit de le lire et de profiter de mes expériences coûteuses !