Navimodélisme RC - Webzine de modélisme naval radiocommandé

mardi 19 mars 2024

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Les matériaux composites

Précisions sur le G4

Albertus

Revenons, si vous voulez bien, à l’origine de l’usage du G4 en navimodélisme :

Le G4 est une résine polyuréthane mono-composant destinée à servir comme base d’accrochage avant de maroufler le bois avec de la fibre de verre et de la résine polyester.
Pour l’utiliser, on enduit le bois (bien mis à nu de ses anciennes peintures) avec le G4, qui va isoler le bois de ses effluves qui nuiraient à l’accrochage du marouflage à la fibre de verre enduite de résine polyester.
On enduit le bois grassement de G4, et sans attendre son séchage complet, on pose la fibre+polyester ; donc dès que le G4 commence à prendre et montre un aspect poisseux.

Polymérisant sous l’action de l’humidité, le G4 peut continuer sa polymérisation sous la fibre, en pompant son durcisseur dans le bois qu’il recouvre.

Indispensable à la bonne utilisation du polyester en recouvrement, le G4 se trouvait dans bien des atelier de modélistes, puisqu’il était vendu par Voos Chemie Belgium en même temps que la fibre de verre et la résine polyester, et notamment dans un magasin bien connu des modélistes wallons, chez New Systeme (qui ne s’appelait pas encore Polyester Vandamme) quai St Léonard à Liège.
Comme il ressemble à un vernis, il a été utilisé en remplacement des anciens vernis à la térébenthine (disparus des grandes surfaces de bricolage) qui étaient utilisés naguère en couches de moins en moins diluées pour imperméabiliser le bois et le carton.

Comme vous l’avez sans doute constaté par vous-même, le G4 ne durcit pas le carton, ou plutôt ne le durci pas bien fort !
Le G4 qui sèche en gouttes sur l’établi donne des morceaux cassants, genre mica, donc il durci bien le carton comme le dit [Laurent>-auteur 732], mais Laurent fait des bateaux RC en carton à l’échelle du 1/100e, donc ses éléments G4trisés sont finalement plus petits que le carton des panneaux de cabines dont je fais mes bateaux au 1/15e, et pour lui c’est suffisant.
Moi j’utilise la colle cyano fluide (mon épouse, prothésiste dentaire, utilise cette colle) pour coller mes éléments en papier découpé, et notamment mes feux de mâts dessinés en développement sur Adobe Illustrator, imprimés sur papier Canson, découpés et pliés en forme, collés puis imprégnés à la cyano.
J’ai constaté que ces petites "boites" de 1cm³ résistaient ensuite au percement avec un foret, tant elles étaient devenues dures. Depuis, j’utilise la cyano fluide en grande quantités, pour mon accastillage, mes caillebottis, etc.
J’ai finalement remplacé le carton +G4 par le multiplis de bouleau de Finlande, notamment utilisé pour la construction des ULM. En 1mm il y a trois plias, en 1.5mm il existe à 5 plis, et l’épaisseur minimum est de 0,6mm. J’ai la chance d’avoir un atelier d’ULM pas trop loin de chez moi, et je l’y achète en plaques de 150x150cm (en magasin de modélisme, on le trouve à prix fort en plaques de 20x50cm ou 25x100cm)

Voilà toute l’histoire du G4 et de la Cyano fluide (ZAP étiquette rose)

Depuis que l’on trouve facilement sur le marché (ou sur Internet) de la résine époxy, on utilise moins le polyester. Mais il reste incontournable pour la réalisation des moules.

L’époxy a comme avantage d’être étanche sans devoir être recouvert d’un gelcoat, et de ne pas être cassant comme le polyester, ce qui permet de l’utiliser sans fibres en remplacement du G4, avec lequel il est d’ailleurs incompatible
À savoir : une coque passée au G4 doit être poncée avant d’y poser un marouflage époxy).

Exit donc le G4 de nos ateliers, d’autant qu’il devient difficile à trouver en magasin non spécialisé.
Et surtout son diluant qui est spécifique, un thinner polyuréthane et surtout pas l’acétone comme beaucoup le croient (l’acétone c’est pour nettoyer les outils)

Autre avantage de l’époxy : son temps de ’pot-live’, son temps de ’vie en pot’ qui est de deux heures à 20 degrés contre 10 minutes pour le polyester.

Si il est un peu plus cher à l’achat, on en gaspille beaucoup moins et il est plus agréable à utiliser ;