En tant que prototypeur , entendez par là "vérificateur de tous mes plans", Ping-Pong, un modéliste français de mes amis, commence par contrôler les dimensions des couples et plus particulièrement leur largeur. Il ne faudrait pas coller un couple hors dimension, déformant la ligne de la coque ! Il lui à suffit de présenter un réglet en alu le long du livet, sur la vue du dessus du plan, en le cintrant afin qu’il épouse chaque point. Si d’aventure un couple était trop large, l’anomalie apparaîtrait immédiatement car l’élasticité naturelle de l’aluminium génère une courbe parfaite qui dénoncerait les erreurs. C’est simple et rapide !
Les préparatifs
Comme tout modéliste expérimenté, nous afficherons le plan d’ensemble sur un mur de l’atelier, afin d’avoir constamment la bête sous les yeux. Et quelle bête ! WS100 pour 100 pieds, soit plus de trente mètres ! Ramenés à l’échelle 1/18ème, cela nous donne un bateau de 1,7 m. Si bien qu’il faut prévoir une surface de près de 2 m² pour le plan ! !
Il faut également préparer une planche de bonnes dimensions, qui servira de chantier lors des assemblages quille/couples. En l’installant sur ses tréteaux on imagine déjà la dimension du futur navire... Il va falloir une grande auto pour le transporter !
Détourages des premières pièces : la quille et les couples.
Après avoir reporté le tracé des couples sur les plaques de CTP d’épaisseur adéquate, il faut passer au découpage. Attention, aux photocopieurs et à l’éventuelle approximation de leur échelle de reproduction !. Pas d’imbrication savante pour gagner quelques cm², découpage de chaque couple dans un rectangle de ctp. De cette façon il est possible d’utiliser une scie à onglet pour les contours extérieurs et de travailler par retournement pour garantir une parfaite symétrie des pièces. Bien entendu les tracés intérieurs sont réalisés à la scie à chantourner.
 Les 10 couples découpés
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Attention les couples n°1, n°5 et n°10 sont en CTP 10 mm les autres en CTP 5 mm. C’est à ce moment qu’il faut équerrer les couples, c’est à dire poncer le chant des couples de proue suivant l’angle de la coque pour pouvoir y plaquer correctement les planches de carène. La quille est usinée dans une plaque de CTP 10 mm. Elle va du couple n°1 jusqu’au couple n°10. Au delà prendra place un bloc de bois qui sera mis en forme par ponçage pour obtenir la forme de la proue. Il est en effet plus difficile de joindre parfaitement les flancs bâbord et tribord, et l’astuce du bloc avant permet de garantir la solidité de l’ensemble.
Assemblage du squelette
Avant de commencer notre chantier, on renforce la quille en vissant sur le dessus un fer plat de 10x2mm. De plus, chaque couple est percé d’un trou de 2,5 mm de part en part au niveau de son emboîtement sur la quille. Cela nous permettra de cheviller les couples sur l’épine dorsale du bateau.
 Premier squelette : quille-couples Devant le couple n°1, à l’extrême droite sur la photo, la proue sera réalisée en usinant un bloc de bois.
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Le chantier est classique, c’est à dire travail quille en l’air. Le calcul de la hauteur des jambettes (pattes prolongeant les extrémités des couples pour venir en contact avec la planche servant de chantier) se fait depuis le couple le plus haut. Comme toujours, à ce stade de la fabrication prendre bien soin de vérifier la perpendicularité des couples par rapport au chantier. Les écarts entre chacun d’entre eux sont relevés depuis le plan. Attention, dans ce bateau les couples ne sont pas équidistants, mais placés en fonction des cloisons intérieures.
renforcement du squelette
Pour augmenter la rigidité de ce fragile ensemble, on ajoute plusieurs baguettes de 5x5mm. Elles viennent s’encastrer dans les encoches prévues sur le contour de chaque couple. Il faut trois baguettes par coté. Elles débutent toutes sur le couple n°1 et finissent sur le couple n°10.
 Renforcement du squelette par des baguettes 5x5mm Au niveau des bouchains et du livet de pont, mais aussi pour renforcer le fond
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Dernière astuce : contre la quille on colle des morceaux de baguette alignés par rapport au dessus des couples. Ils serviront d’appui pour les planches de fond de coque. Celles coté proue doivent être cintrées suivant la courbure de la quille.
 Planchers des cabines
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Dans le cas ou l’on voudrait aménager l’intérieur du pont-cabine - c’est le cas de Ping-Pong, le modéliste dont je vous ai déjà parlé - il serait judicieux de définir les dimensions de chaque plancher lorsque l’accès à l’intérieur de la coque est encore facile. Cela permet de bien définir les contours jouxtant les parois de la coque. De plus on collera sur les couples des morceaux de baguettes 5x5 en guise d’appui.