Un peu de théorie avant les photos...
On trouve très facilement sur Internet les plans de la coque (merci Google, et surtout merci le site RCGROUPS : plus de 600 pages de lecture, des plans et des milliers de photos !). Ou mieux encore, à part lire NavimodelismeRC, on peut se procurer la revue MRB d’août 2009, le numéro 549 qui inclut un plan encarté complet, très simple à comprendre, et aussi les plans de trois superstructures différentes et adaptables !.
LA COQUE STANDARD
La coque d’un springer est constituée de cinq morceaux de bois : l’avant, l’arrière, les deux cotés, et le fond, un point c’est tout ! Le devis de poids n’a aucune importance car il faudra de toutes façons lester la coque. Je propose donc de découper ces éléments dans du ctp très épais : 8 ou 10mm (sans rire). En ce qui me concerne, j’utilise même parfois du 18 ou 20mm pour l’avant et l’arrière. Ces épaisseurs généreuses ont deux buts : la solidité (surtout si on envisage de jouer au water-polo), et la possibilité de clouer la pièce du fond (en 3 ou 4mm mais en une seule pièce !) sur les quatre côtés du springer. En fait on fabrique une boîte à chaussure profilée, ni plus ni moins...
Le pont (une simple planche plate rectangulaire) du modèle "officiel" est collé à la coque, en ménageant deux trappes permettant l’accès, l’une au moteur et aux batteries, l’autre à la mèche du gouvernail. Ces trappes étant équipées d’une hiloire très importante, l’étanchéité de la coque est garantie ! Pourtant, je préconise un autre système, permettant à la fois un accès beaucoup plus aisé aux entrailles, et la possibilité bien plus facile de changer les superstructures pour faire plusieurs springers avec une seule coque : Je ne colle pas le pont à la coque, mais je l’équipe d’une "hiloire inversée", exactement comme... le couvercle d’une boîte à chaussure ! Le pont s’emboîte alors sur la coque. L’étanchéité pourrait être un problème dans ce cas, mais la solution existe (évidemment ! ) : Tout d’abord je colle sous le pont un cadre en baguette de 10x5 ou 10x10mm qui, lui, s’emboîte DANS la coque. Et je colle sur tout le pourtour de la coque un joint en mousse. La coque est ainsi prise en sandwich entre le cadre intérieur collé sous le pont et le pourtour extérieur du pont. Le joint s’écrase sous le pont et garantit l’étanchéité. Sans se prendre la tête, sans technique sophistiquée, sans matériel coûteux... et ça marche !
LA TECHNIQUE STANDARD
Le springer "officiel" est équipé d’une hélice de maximum 40mm. Mais rien n’empêche de modifier ceci... La configuration classique reste simple et pas chère : un moteur "de récup" d’une visseuse (ou un moteur série 500), un arbre de 9 à 17 cm (selon ce qu’on a ou ce qu’on trouve !). Eventuellement un cardan pour corriger le risque de défaut d’alignement, mais ce n’est pas indispensable. Le gouvernail "officiel" a une surface de maximum 10cm². Mais rien n’empêche de modifier ceci... Un simple morceau de bois traversé par une tige (filetée, c’est mieux !), elle-même enfilée dans un tube débouchant dans la coque au-dessus du niveau de flottaison, fait un parfait gouvernail de springer. On peut améliorer la manoeuvrabilité en collant en bout de safran, en oblique, une baguette carrée dont un des coins est poncé en chanfrein jusqu’à une largeur égale à l’épaisseur du safran. Certains l’appellent "queue de saumon". Cela simulera grossièrement l’effet d’un gouvernail "becker", sans cinétique délicate à mettre en œuvre, mais l’effet est surprenant : la réactivité en est même déconcertante au début... Le matériel électronique se résume à un servo (vraiment de base) pour le gouvernail, un variateur pour le moteur (20A suffisent amplement !) et un ensemble radio avec récepteur (2 voies suffisent !). Ce matériel, même s’il doit être acheté, ne dépasse pas le budget de 20 paquets de cigarettes ou 40 bières... et c’est meilleur pour la santé ! En seconde main, on divise par deux ou trois...
Après la théorie place à la pratique... en photos



La construction de la coque est un simple assemblage à angle droit des quatre morceaux de bois. Quelques clous renforcent l’assemblage et assurent la pression requise pour l’efficacité de la colle à bois. Cependant deux serre-joints en plus, c’est mieux ! Il suffira de poncer l’avant et l’arrière pour que leur tranche suive le profil de la coque. La cinquième pièce visible, triangulaire, est la quille d’étambot qui sera installée plus tard, après le fond.


Le fond en une seule pièce est découpé dans du ctp 3mm (même de mauvaise qualité !) dans le sens « qui plie le mieux », puis est collé abondamment et cloué : pas besoin de serre-joints ici, ça tombe bien, car comme le fond est courbe, les serre-joints ne tiennent pas sans montage particulier... inutile ! Une fois la colle sèche, la coque est pour ainsi prête... (bon, oui, d’accord, il faut poncer un peu et passer deux ou trois couches de G4, puis après, trois options : maroufler à la résine et à la fibre de verre si on veut un springer-tank, ou simplement enduire et poncer beaucoup si on veut un Springer-Yacht, ou... ne rien faire sauf peindre puisqu’on fait un springer...)
Ligne d’arbre



La pose de la ligne d’arbre est (très) légèrement plus compliquée : une pièce de bois (la quille d’étambot) épousant la courbe du fond est coupée horizontalement en deux morceaux pour y insérer le tube d’étambot, lequel dépasse à l’intérieur de la coque par un trou percé dans le fond. Deux flasques en bois d’1mm viennent prendre tout ce petit monde en sandwich et immobilisent définitivement ces pièces entre elles. Du côté de l’hélice, deux petites découpes (ou même ponçages) permettent un meilleur écoulement de l’eau pour une efficacité accrue de l’hélice. Mais ceci n’est pas obligatoire...

Peu importe si le trou percé dans le fond de la coque pour le tube d’étambot est trop grand ou mal centré : la largeur de la quille d’étambot permet de n’être que « peu précis »... Un petit cadre collé autour du trou à l’intérieur, et rempli de colle (Stabilit Express), scelle le tube et rempli les vides !

Le pont




Le pont (enfin, heu..., la planche) qui ferme le springer... comme une boîte à chaussures ! On distingue bien sur ces photos, le pourtour extérieur, le cadre intérieur, et le joint mousse d’étanchéité sur le pourtour de la coque. Remarquez qu’il s’agit là d’une entorse à la version "officielle" : c’est ma vision du pont amovible, permettant un accès total à l’intérieur de la coque. Un tout petit peu plus de travail, mais un incomparable confort à l’usage ! Déconseilleé cependant pour jouer au water-polo : dans ce dernier cas, il FAUT une coque avec un pont collé !
Voilà, le springer est prêt... Enfin, presque ! Il reste à fabriquer... tout ce qui dépasse du pont ! Cela peut être... heu... n’importe quoi, dans le sens de "ce que l’on veut" ! Cela peut même être "rien" ! On peut s’arrêter ici si on veut : on a une coque, les "butoirs", et... c’est tout...
Le premier springer que l’on fait représente en général quand même "un bateau", de manière à être un tant soit peu "dans le moule" du modélisme naval... Mais il est devient vite évident qu’il est impensable de se prendre au sérieux quand on touche aux springers... Voici donc le genre de springer que l’on réalise pour entrer de plain pied dans ce monde :

Mais il est bien plus amusant de faire, et surtout de regarder les réactions des gens lorsqu’ils voient.... ceci :

Je reviendrai sur ce modèle dans un autre article, car il n’est pas que "gag", mais aussi très technique, tant au niveau propulsion, qu’équipement "spécial" !
Je vous montrerai aussi un autre modèle, traité dans le genre "maquette" (donc très précis et détaillé) et équipé d’animations moins habituelles (telle une cabine montante), mais j’y travaille encore... il est inspiré de celui-ci

Un rappel de la Class Springer
dimensions 46cm x 20,5cm, poids mini. 3,85 Kg
safran de gouvernail max. 25cm²
hélice max. 40mm, max. tripale
moteur 6v, équivalent Speed500, réducté 3/1
Le plan proposé en téléchargement ici à droite, reprend également la disposition et les dimensions des arrêts de porte (modèle US) propres à la pratique du Springer Ball. Ces arrêts de porte sont difficiles à trouver en France et en Belgique